D’abord, pour faire face à un manque de trésorerie et présenter un plan de retour à compétitivité qui obtienne l’aval des actionnaires, la compagnie a sérieusement réduit la fréquence et le nombre de rotations de ses navires, en basse et avant-saison, dans tous ses terminaux (quatre mois pour le Bretagne à Saint-Malo, deux mois pour l’Armorique à Roscoff), et même désarmé ou loué certaines unités (Barfleur et Cotentin à Cherbourg notamment). Ensuite, les retours un temps espérés de l’organisation des Jeux olympiques à Londres à l’été 2012 n’ont pas été au rendez-vous. « D’une manière globale, tous les terminaux de nos lignes transmanche, et même partiellement nos lignes sur l’Espagne ont souffert des Jeux olympiques, commente la direction de l’armement. Obéissant aux vastes campagnes publicitaires de leur gouvernement, les Anglais, qui constituent 85 % de notre clientèle, sont restés chez eux. » Brittany Ferries a même constaté un rebond de fréquentation de ses lignes dès la fin des JO. Dans ce contexte, la ligne de Caen a bien mieux résisté que les autres alors que celle de Cherbourg, privée, il est vrai, du Barfleur, a pas mal souffert.
Enfin, la direction met en avant les mouvements sociaux de septembre qui, bloquant les navires à quai pendant une dizaine de jours, « se sont produits à une période de l’année où il y a encore beaucoup de monde. » Assurant la ligne Roscoff-Cork, le ferry Pont-Aven a ainsi manqué deux rotations sur l’Irlande (soit près de 10 000 passagers). L’année en cours semble être teintée de davantage d’optimisme. « Nous avions toujours dit qu’à partir du moment où les critères du plan de retour à compétitivité seraient adoptés, nous allions parler de développement », souligne la direction. Et c’est ce qu’illustrent le prochain positionnement du NGV Normandie-Express au Havre et le retour du Barfleur à Cherbourg. « Nous avons déjà des perspectives d’avenir », commente-t-on à la direction de la compagnie.