« La fin de SeaFrance nous a amenés à transporter plus de 9 millions de passagers sur le détroit avec un taux de croissance à deux chiffres dans tous les secteurs d’activité, passagers, fret et voitures touristiques », nous a confié un porte-parole de P&O Ferries.
Les nouveaux navires, de la classe des « spirit », ont été construits dans les chantiers STX de Finlande pour un coût global de 360 M€, le plus gros investissement réalisé par P&O Ferries dans sa flotte. Avec un tonnage de 47 952 tpl et une longueur de 213 m, chaque navire peut transporter 2 000 passagers, 170 ensembles routiers et 250 voitures, caravanes et mobile-home (ou un maximum de 1 059 voitures de tourisme sans fret). « Ce sont des investissements sur 25 ans. L’histoire nous apprend qu’avec chaque génération de navire, nous devons doubler la taille de nos unités », continue le porte-parole de P&O Ferries. D’un point de vue technique, ces navires sont dessinés avec des coques étudiées pour l’hydrodynamisme, pour une meilleure pénétration dans l’eau et une réduction des coûts de soute.
Du point de vue du marché, ces navires sortent du lot avec leurs installations pour les chauffeurs routiers, qui disposent de leur propre salon, restaurant, salle d’eau, aire de relaxation avec télévision et siège inclinable et leur pont privé. Ces précautions prises envers les chauffeurs routiers sont destinées à entrer en concurrence directe avec le Tunnel, qui aligne une part de marché de 40 % sur le détroit. En plus de ces deux nouveaux navires, P&O Ferries continue d’opérer les Pride-of-Burgundy, Pride-of-Canterbury et Pride-of-Kent sur le détroit. Les deux navires de la classe des « spirit » ont remplacé les Pride-of-Calais, en négociation avec Transeuropa Ferries pour assurer la liaison entre Ramsgate et Ostende, et le Pride-of-Dover, envoyé à la déconstruction dans les chantiers turcs.
P&O Ferries est persuadé que sa flotte de cinq navires lui permet d’offrir une prestation compétitive tant face aux autres opérateurs de ferries qu’au Tunnel, surtout sur le marché du fret qui représente des revenus réguliers sur toute l’année. « Nous pensons que nos 30 allers et retours quotidiens répondent à la demande des transporteurs, souligne P & O Ferries. Nous souhaitons conserver les parts de marché que nous avons pris lors de la défection de SeaFrance. »