À la fin du printemps et au début de l’été 1954, Le Journal de la marine marchande (JMM) présente à plusieurs reprises les positions et les revendications du Comité central des armateurs de France concernant les « problèmes de la Marine marchande ». Mi-juillet, cette association rend public une résolution demandant au gouvernement l’adoption « d’un ensemble de mesures valables pour une longue période pour permettre à la Marine marchande française d’acquérir, de réparer, d’assurer et, d’une manière générale d’exploiter son matériel avec une rentabilité analogue à celle de ses concurrents internationaux ». La première mesure réclamée porte sur la possibilité pour l’armement français de se procurer les capitaux à long terme indispensables au renouvellement et à la modernisation de la flotte à des conditions égales à celles dont les armements étrangers bénéficient. La deuxième mesure à mettre en œuvre, selon l’association, est de donner « un plein effet à la loi du 24 mai 1951 pour que les armateurs français bénéficient tant pour la construction que les réparations de navires des prix et conditions du marché international ». La troisième demande concerne l’accession de l’armement français au marché international des assurances maritimes « suivant des modalités déterminées en accord avec l’assurance maritime française ». Les armateurs veulent aussi « sans plus de retard, l’extension du bénéfice de l’aide à l’exportation à l’industrie des transports maritimes ». Cette dernière est en effet « exportatrice au premier chef » et ses charges sociales dépassent de beaucoup non seulement la norme internationale mais aussi le niveau des charges de sécurité sociale des autres industries exportatrices françaises, estime le Comité central des armateurs français. Enfin, celui-ci entend obtenir que « dans toute la mesure où le permet le respect du principe de l’égalité de traitement des pavillons », des décisions soient prises pour que l’aide accordée par les pouvoirs publics à de nombreux secteurs de production ne fasse pas abstraction des conditions de transport et que les cargaisons de l’État et assimilées soit confiées au pavillon français. Le JMM souligne que cette résolution du Comité central des armateurs de France représente « un véritable avertissement aux pouvoirs publics » et pose avec netteté des solutions aux problèmes de la Marine marchande française « à l’ordre du jour depuis un siècle mais qui, dans la conjoncture actuelle, prennent un caractère de plus en plus aigu ».
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Il y a 59 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande
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