L’intervention des forces armées françaises au Mali le 11 janvier tire aujourd’hui à sa fin. Le retrait des troupes françaises se fera au mois de mars, a annoncé l’Élysée. Depuis la prise des villes du nord du pays par les groupes islamistes, le trafic s’est ralenti. Pour les armateurs, la situation a malgré tout continué. « Nous n’avons pas arrêté notre trafic sur le Mali », assure les responsables des lignes vers ce pays de MSC et de CMA CGM. Ni blocage ni arrêt, mais un maintien de la présence. Pour le responsable des lignes Afrique de MSC, Alain Cazorla, la liaison sur le Mali est demeurée. « Notre agence de Bamako n’a pas fermé les portes. Nous avons des conteneurs au Mali et nous devions assurer pour nos clients un maintien des opérations. »
La situation malienne semble revenir à l’état antérieur à la prise des villes du nord du pays. Au cours des mois de présence de mouvements islamistes dans le nord du pays, les importations vers le Mali ont ralenti. « Les importateurs maliens ont craint de voir leurs produits détruits ou pillés », nous a confié un responsable d’un commissionnaire en transport.
Les flux de conteneurs devraient revenir
Le Mali devrait reprendre le chemin de son rythme économique d’avant. Produisant principalement du coton et important la quasi-totalité de ses biens de consommation, les flux de conteneurs devraient revenir. Ce sont, selon des statistiques estimées, un volume d’environ 50 000 conteneurs par an qui est attendu. « Un flux auquel il faudra ajouter les besoins des forces armées françaises, tant qu’elles seront présentes, et ensuite des forces militaires africaines qui devraient les suppléer dans les prochaines semaines. Des volumes qu’il faut d’ores et déjà prévoir dans les prochains mois », continue le commissionnaire en transport. En outre, les bailleurs internationaux ont suspendu pendant les événements leur soutien aux grands projets. Avec le retour à une situation moins tendue, ils pourraient aussi faire leur retour sur la scène malienne. Enfin, si le Mali produit peu de biens de consommation, il reste un des principaux producteurs de coton dans le monde. Des exportations qui pourraient s’ajouter dans les volumes destinés au pays.
Le départ des islamistes des grandes villes du Sud et d’une partie du Nord est effectif. La situation politique malienne devrait retrouver un cours normal. Cependant, avant ces événements, le coup d’État du 22 mars a porté au pouvoir des militaires qui ont laissé la place à l’ancien président de l’Assemblée nationale. Pour les opérateurs, le Mali est entré dans une phase nouvelle d’interrogation sur le futur dirigeant malien et sa politique.