Alors qu’il était à quai dans le port de Mostyn, au Pays de Galle, en attente de chargement, le roulier Ciudad-de-Cadiz (125 m × 25 m; 3 500 tpl) a rompu ses amarres le 30 janvier vers 13 h 45 locales, malgré l’amarrage renforcé mis en place compte tenu des prévisions météo, a spontanément indiqué Louis Dreyfus Armateurs, le 31 janvier. Le communiqué de la garde côtière britannique parle de 60 nœuds de vent sans autre précision (établi ou en rafale). Le vent était perpendiculaire au navire, répond LDA.
Malgré la réactivité du pilote du port et de l’assistance du remorqueur, le St-David, le roulier s’est échoué sur fond vaseux à environ 500 m à l’est de la jetée. Pas de blessé, pas de pollution. Une première opération de déséchouement a été tentée avec des moyens limités en soirée, sans succès. Le navire est maintenu dans un état stable, sans gîte, sans risque pour l’équipage (23 personnes) ni pour l’environnement.
Smit Salvage gère les opérations de déséchouement. Finalement, il a été décidé d’attendre une grande marée vers la mi-février pour sortir le navire spécialisé dans le transport des ailes pour Airbus. En effet, cette unité est l’une des trois, avec le City-of-Hamburg et le Ville-de-Bordeaux, affecté au transport des éléments des avions fabriqués dans différents sites en Europe et assemblés à Toulouse.
En moins de quatre mois, le Ciudad-de-Cadiz est le deuxième navire français de grand fardage a « décoller » du quai par jour de grand vent. Le ferry Napoléon-Bonaparte n’a pas eu la chance de trouver un banc de vase dans le port de Marseille fin octobre 2012, après la rupture de ses aussières. Le mistral arrivait en faisant un angle d’environ 30o avec l’axe longitudinal du navire. Il n’est pas nécessaire d’attendre un troisième événement de mer pour que les BEAmer français et britannique conduisent une étude poussée sur les consignes d’amarrage sur les navires de grand fardage, voire sur leur « remorquabilité ».