La tendance n’est pas nouvelle. « Les records tombent les uns après les autres. On constate d’ailleurs que les navires grandissent plus vite que les ports, que les portiques également », confie Pascal Olier, le président de la station de pilotage Le Havre-Fécamp. Pour les pilotes, le défi à relever, c’est surtout la manœuvrabilité qui est conditionnée par les conditions météo. « Notre pire ennemi, c’est le vent. En dessous de 20 nœuds, c’est une manœuvre classique. Au-dessus des 30 nœuds, c’est encore acceptable, mais il faut utiliser des moyens adéquats, c’est-à-dire plusieurs remorqueurs. » Pascal Olier explique que pour la venue du CMA-CGM-Marco-Polo en décembre, une réunion préparatoire a été nécessaire avec l’armateur.
« Malgré ses dimensions, nous restons tout de même dans la même catégorie de navires que ses récents prédécesseurs. » Les pilotes sont à deux sur la passerelle. L’un d’eux est équipé d’une valise DGPS qui permet d’avoir une vision périphérique de l’environnement grâce à une cartographie précise. L’outil permet de détecter la moindre dérive. Thierry Gazengel est pilote depuis dix ans. Il témoigne. « Cela fait plusieurs années que la taille des navires augmente. C’est donc une sensation progressive. Il n’y pas vraiment de rupture sur la manière de travailler. En revanche, ils ont une inertie de tankers. Il faut constamment surveiller la vitesse. »