« Nous ne sommes plus dans une problématique de demande d’aménagement du calendrier prévu par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour le passage à un combustible à teneur de 0,1 % en soufre au 1er janvier 2015 pour la zone mer du Nord et Manche, a déclaré Éric Banel, délégué général d’Armateurs de France, le 30 janvier, lors d’une conférence de presse. Nous sommes désormais dans une démarche pragmatique pour être prêt à la date programmée par l’OMI. Nous donnons la priorité à la recherche des solutions technologiques pour y parvenir, si possible en bénéficiant de mesures d’accompagnement au niveau européen. » Éric Banel a précisé que si l’État continue à porter une revendication sur un aménagement du calendrier, Armateurs de France n’y est bien sûr pas opposé. Toutefois, ce point ne constitue plus une priorité pour l’organisation et ses adhérents. Il a encore indiqué avoir compris des déclarations de Frédéric Cuvillier, ministre chargé des Transports, en décembre sur le sujet, que la France allait surtout réclamer un report du calendrier pour les navires de transport de passagers et les ferries mais pas pour les autres. Le changement de position d’Armateurs de France est largement lié à la conviction que ni l’Union européenne (UE), qui ne siège pas directement à l’OMI, ni les États membres ne pourront obtenir un changement de calendrier de la part de l’organisation. Le planning de Marpol VI a également été accepté par la France en 2008. L’évolution d’Armateurs de France résulte aussi de la diffusion par Bruxelles, mi-janvier, d’un document présentant les aides européennes possibles pour les projets en rapport avec cette nouvelle norme internationale pour le transport maritime. Les propositions de financement européen restent encore à valider. En dehors d’un soutien financier de l’UE, le délégué général a mentionné les collectivités territoriales et « un portage par le secteur privé », sachant que l’État n’est pas en capacité de faire face aux investissements nécessaires.
La solution du GNL
Pour se conformer à la norme de Marpol VI au 1er janvier 2015, il y a le soutage en entrée avec un combustible à 0,1 % de teneur en soufre ou le traitement en sortie par un scruber. Il existe aussi la possibilité d’utiliser du gaz naturel liquéfié (GNL) comme combustible pour les navires, mais cela nécessite la mise au point de solutions pour l’avitaillement et de règles pour le soutage. Sur ce point, le délégué général a fait part de son inquiétude " d’un retard des ports français par rapport à leurs concurrents du nord de l’Europe ». Cette préoccupation rejoint celle exprimée par BP2S début décembre. Aussi, les deux organisations attendent les conclusions d’une mission ministérielle sur le GNL, présidée par Jean-François Jouffray. Les résultats de cette étude, portant notamment sur la question des équipements nécessaires à l’avitaillement GNL dans les ports, devaient être dévoilés fin décembre 2012. Ils pourraient être connus en février.