Il y a 65 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande

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En 1948, la France panse encore les plaies de la Seconde Guerre mondiale. Le Plan Marshall permet au pays de reconstruire son économie. Outre l’industrie, les gouvernements de l’époque doivent aussi remettre en place l’ordre social. Parfois, il est devenu plus facile de revoir entièrement l’organisation du travail de certains secteurs. Ainsi, dans les ports maritimes, la loi de septembre 1947 donne une nouvelle organisation du travail. En ce mois de novembre 1948, la situation sociale s’est tendue en France. Mineurs, cheminots, métallurgistes mènent des mouvements sociaux pour revendiquer sur leurs droits. Certaines corporations s’éloignent du mouvement, les « dockers charbonniers poursuivent le leur », écrit Le Journal de la Marine Marchande ce 11 novembre 1948. Tous les ports sont affectés par le mouvement des dockers, notamment ceux travaillant au charbon. Seul le port de Cherbourg fait exception en assurant un shift sur deux. À Bordeaux, la grève n’est que partielle, « grâce à l’action du groupement F.O. des dockers, en particulier à Bassens ». Les dockers travaillent avec la troupe. En effet, sur l’ensemble des ports français, les militaires ont été réquisitionnés pour assurer les opérations de manutention. « Le mouvement est suivi dans la résignation, écrit Le Journal de la Marine Marchande ce 11 novembre 1948. Le sentiment général est que les pouvoirs publics sont dans la bonne voie. »

Outre le mouvement des dockers, ce sont surtout les navigants qui mènent le mouvement. Une grève qui touche principalement les ports de la Méditerranée, Marseille, Sète et Port Vendres. En Manche et en Atlantique, les marins n’ont pas souscrit au mouvement, à l’exception de Rouen dont les marins présents dans le port ont adopté un préavis de grève de 24 heures.

Pour enrayer ce mouvement, les pouvoirs publics ont proposé de répondre favorablement à certaines revendications: remise en place de la convention collective de 1936 et augmentation des indemnités de perte au change. Deux revendications « susceptibles d’une solution immédiate ». Les autres revendications ne sont pas applicables immédiatement. Il s’agit, en premier lieu, d’une prime générale de 8 000 francs, qui ne pourrait intervenir que dans le cadre de mesures gouvernementales, selon Le Journal de la Marine Marchande. La seconde porte sur l’institution d’un « bureau paritaire contrôlant l’entrée dans la profession et l’embarquement des marins non titulaires pour la stabilité de l’emploi ». Une revendication « qui se heurte à la liberté d’embauche qu’il n’est pas question d’abandonner ». Enfin, l’harmonisation du droit de grève dans le code du travail maritime n’est pas réalisable tant que la Constitution n’en a pas réglé les modalités.

Les mouvements dureront parfois plus de deux mois pour prendre fin au 1er décembre 1948. Ports, navires et autres industries ont été durement touchés par le mouvement.

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