Après la collision, le cargo de 80 m a pris la fuite et colmaté la brèche en la repeignant aux couleurs de la coque avant d’être ramené manu militari à Brest par un aviso de la Marine.
De nationalité azerbaïdjanaise, et sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis mai 2011, le commandant et le second capitaine du cargo ont été reconnus coupables d’homicide involontaire, de délit de fuite et d’omission de porter secours à personnes en danger. Ils ont respectivement été condamnés à 4 et 3 ans de prison ferme ainsi qu’à une interdiction à vie de commander un navire de plus de 500 tonneaux. Une peine un peu plus légère que celle requise par le procureur (5 et 4 ans) lors du procès tenu mi-novembre 2012. En revanche, Mehmet Gomüc, l’affréteur turc de l’Ocean-Jasper a été relaxé. Le tribunal l’a en effet exonéré de sa responsabilité pénale en tant que personne morale, la société Onurhan Denizcilik. Il a toutefois été reconnu civilement responsable des préjudices causés par ses deux officiers. Et, à ce titre, il a été condamné à verser 90 000 € à la veuve du patron pêcheur, à ses trois filles et aux matelots rescapés. Les parties civiles ont réclamé 200 000 €. Mais, si le tribunal a bien relevé « la désactivation de l’alarme anticollision et la violation délibérée de l’obligation de veille » à bord du cargo, il a également tenu compte, pour 25 %, du manque de réaction appropriée de la part du matelot de quart du Sokalique. Le cargo Ocean-Jasper est toujours amarré en base navale de Brest, un appel au civil n’est pas exclu de la part des marins du bateau de pêche qui sont quand même sous le choc de la relaxe de l’armateur. Mais là, seul le procureur peut faire appel au pénal.