Dans un numéro daté du 17 juin 1971, Le Journal de la marine marchande (JMM) présente le compte-rendu d’une journée d’information organisée à Marseille sur « les porte-barges: présent et avenir ». Cet événement a lieu au moment où les premiers porte-barges construits aux États-Unis viennent d’entrer en opération, et il est important de faire le point sur cette technique, indique le journal. L’apparition des porte-barges pourrait en effet créer des bouleversements identiques à ceux provoqués par le développement du trafic assuré par conteneurs, continue l’article. « Porte-conteneurs ou porte-barges, c’est aussi une interdépendance plus grande du transport maritime et du transport terrestre que nous voyons naître. Le conteneur s’appuyant essentiellement, au plan terrestre, sur les moyens ferroviaires et routiers; alors que la barge dépend, naturellement, des systèmes de navigation intérieure. » En 1971, sur les cinq systèmes de porte-barges ayant fait l’objet d’études poussées, seuls deux sont en exploitation ou en commande: les Lash et les Seabee. Les porte-barges de type Lash se rapprochent de la formule des porte-conteneurs cellulaires puisque le navire est à structure alvéolaire et charge, à l’aide d’un portique d’une puissance de 460 t, des petits chalands d’un volume utile voisin de 550 m3. Ces unités peuvent être gerbées l’une sur l’autre, dans le sens transversal du navire dans des cales. Lorsque le porte-barge Lash arrive au port, les barges sont amenées au lieu de rendez-vous, quai ou mouillage d’avant-port, puis le portique muni d’un spreader prend le chaland par ses quatre coins, le soulève à une hauteur suffisante et l’amène au niveau de la cale à l’intérieur de laquelle il descend, guidé par des glissières. À l’inverse, les barges sont amenées au quai où elles seront chargées ou déchargées, à moins qu’elles ne gagnent par des voies d’eau intérieures leurs lieux de destination. En 1971, quatre armements ont mis ou vont mettre en service une vingtaine de Lash. De leur côté, les porte-barges Seabee sont fondés sur l’emploi d’un ascenseur de 2 000 t, animé par des treuils électriques dont la plate-forme est la seule partie du navire immergée, en vue de recevoir les barges par groupe de deux. Les trois ponts des portes-barges Seabee peuvent être utilisés en roll-on/roll-off et en dessous, le navire est aménagé en navire-citerne. Seuls trois porte-barges de type Seabee ont été construits. Au total, quelque 25 porte-barges des deux formules pourraient navigueur d’ici à 1975, souligne le JMM.
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Il y a 42 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande
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