Après avoir été face à des responsables du cabinet du ministre, Franck Gonsse, secrétaire national du syndicat CNTPA CSOPMI a rencontré le ministre en charge des questions portuaires, Frédéric Cuvillier, le 12 janvier. Une rencontre qui a permis au responsable syndical de demander au ministre de se positionner sur un certain nombre de dossiers. « Globalement la CNTPA CSOPMI est satisfaite de cette rencontre, mais nous attendons la position écrite du ministre », nous a confié Franck Gonsse.
Pour le syndicat des ouvriers portuaires, le port de Dunkerque a joué le jeu de la réforme portuaire. Les résultats de 2012 sont positifs (voir notre article p. 15), et le syndicat veut maintenant que le port ait aussi un projet de développement. « Nous n’avons pas toujours eu de financement ni de soutien de la part du ministère. Nous voulons l’assurance que nous serons soutenus pour aller de l’avant », a souligné Franck Gonsse au ministre. Le secrétaire national du syndicat a demandé que soient phasés les projets. Le premier, appelé Cap Nord Ouest, prévoit l’agrandissement du cercle d’évitage du port qui devrait passer de 400 m à 650 m, ce qui permet d’accueillir les navires de dernière génération. Le second point constitue un agrandissement de 600 m du quai des Flandres, ce qui offre une capacité supplémentaire de 300 000 EVP par an. Troisième volet de Cap Nord Ouest, un nouvel appontement sur le quai à pondéreux Ouest qui permettrait d’accroître la capacité du terminal de 4 Mt. Une phase qui est prévue d’être réalisée en 2016. La seconde phase, en 2020, prévoit 1 000 mètres linéaires de quai dans le cadre du Terminal Baltique Pacifique. « Nous ne lâcherons pas sur ce projet et nous voulons qu’il se réalise », a soutenu Franck Gonsse. Cela signifie, pour atteindre l’objectif 2020, de démarrer le débat public dès la fin du premier semestre 2013.
Second dossier abordé lors de l’entretien entre le ministre et le responsable syndical, la suite de la réforme portuaire de 2008. Franck Gonsse a demandé un retour sur la taxe Fillon, la réforme à 60 ans pour les ouvriers portuaires et une nouvelle négociation pour aller vers une réduction de 5 ans dans le cadre de la pénibilité. « Ces points sont en suspens depuis les élections et nous avons toujours montré notre détermination sur leur application. »
Pas de remise en cause des acquis sociaux
Toujours en lien avec l’aspect social, Franck Gonsse a souligné au ministre sa détermination de ne pas voir une remise en cause des acquis sociaux lors de la future politique portuaire européenne. « Nous sommes prêts, dans le cadre de notre syndicat européen, à aller jusqu’au bout. »
Enfin, parce que la CNTPA CSOPMI est aussi présente dans d’autres ports, Franck Gonsse a demandé au ministre des précisions sur l’avenir de Fluxel à Marseille. La société en charge des appontements pétroliers sur le port de Marseille-Fos subi le détournement des trafics des raffineries allemandes qui préfèrent désormais utiliser les installations de Trieste.
Ces quatre points ont été communiqués au ministre par courrier. « Nous attendons une réponse écrite du ministère pour son accord sur ces différents dossiers. Nous ne lâcherons pas. » Le syndicat a prévu de tenir une assemblée générale fin janvier ou début février. « Je l’ai dit au ministre: j’irais à cette assemblée avec une réponse, sinon nous revendiquerons avec nos armes », a prévenu Franck Gonsse.