Coïncidence ou non, mais le rapport annuel « Safety and Shipping » 2013 rédigé par les experts de l’assureur allemand Allianz Global Corporate & Specialty est sorti quelques jours après la date anniversaire de l’échouement du Costa-Concordia.
En terme de nombre d’accidents maritimes (de navires de 100 tjb et plus), la tendance est à la baisse sur les dix dernières années. Entre le 26 novembre 2011 et le 25 novembre 2012, 106 accidents ont été recensés. Une belle performance par rapport à la moyenne annuelle de 146 constatée sur dix ans « favorisée par la technologie, la formation et la réglementation ainsi que par la réaction proactive du secteur maritime visant à renforcer la sécurité », estiment les auteurs. Une catastrophe par rapport à 2011 qui n’a compté « que » 91 sinistres. Toujours est-il que « l’erreur humaine reste le principal défi ». Fatigue, pression économique et formation insuffisante sont des sources de « préoccupation ». Sven Gerhard, directeur produits responsabilités marine d’AGC&S, estime que « pour certains armateurs commerciaux, en particulier dans les secteurs très concurrentiels des pétroliers et des vraquiers, il y a peu d’argent pour l’entretien et la formation ». Optimiste, l’assureur estime que la convention du travail maritime de 2006, qui doit entrer en vigueur en 2013, permettra d’améliorer la sécurité maritime en « abordant les conditions de travail et de bien-être des équipages ».
Savoir utiliser la technologie
Les améliorations technologiques telles que l’introduction de l’usage obligatoire des systèmes de visualisation des cartes électroniques et d’information (ECDIS) en juillet 2012 « devraient limiter » le nombre d’accidents, « mais uniquement » si elles sont correctement utilisées et accompagnées d’une formation et d’une surveillance « adéquates ». Le manque de formation homogène d’un officier à l’autre et d’expérience est souligné.
« La technologie est aussi importante que la formation qui l’accompagne. Nous constatons que l’élément humain n’est pas toujours en phase avec les autres progrès. Ce que nous voyons chez les meilleurs armateurs, c’est une culture proactive de la gestion de la sécurité qui va au-delà des normes fondamentales et s’applique au sein de l’ensemble de l’organisation. Cela peut avoir un impact réel sur l’amélioration de la sécurité », estime Sven Gerhard.
Allianz souligne volontiers les mesures que les compagnies de croisières ont spontanément mis en place après l’accident largement médiatisé de Costa-Concordia.
L’assureur note cependant que l’évacuation du paquebot a pris plus de temps que ce qui était prévu par les normes internationales. Il ne se prononce pas sur la pertinence de ladite norme.
Livraison du ferry Viking-Grace
Le 10 janvier, le chantier finlandais STX de Turku a livré à son armateur le premier grand ferry dual GNL-Diesel, le Viking-Grace. Il est entré en exploitation le 15 janvier entre Stockholm et Turku. Il est présenté comme le ferry le plus écologique de la mer Baltique et du monde. Long de 218 m pour 31,8 m de large et un tirant d’eau de 6,8 m, sa capacité est de 2 880 passagers répartis en 880 cabines et 200 membres d’équipage. 57 000 tjb et 37 600 tjn. Réservé aux camions, le pont-garage principal fait 1 275 mètres linéaires. Les voitures disposent de 500 ml au pont 5 auxquels s’ajoute un cardeck amovible de la même longueur. Le système de propulsion (4 moteurs 8L50 DF) et l’alimentation cryogénique ont été fournis par Wärtsilä. Le prix de ce premier ferry est estimé à 240 M€. On songe à en étudier la faisabilité en France.