Première commande de STX dans l’éolien offshore

Article réservé aux abonnés

Une bougie de Noël pour tout un port. Quelques jours avant un comité d’entreprise décisif, le chantier naval STX de Saint-Nazaire a annoncé sa première commande dans l’éolien offshore: une sous-station électrique à livrer en 2014 dans une ferme marine d’Europe du Nord.

Cette plate-forme destinée à concentrer l’énergie électrique produite par les éoliennes avant de la rediriger vers une centrale côtière, représente 150 000 h de travail. STX est chargé des études d’industrialisation, de la fabrication des piles, de la fondation et du module électrique.

Un chantier qui tombe bien

Ce contrat tombe à point nommé. Au chantier naval, les bureaux d’étude sont vides, plusieurs ateliers ont fermé. STX France n’a plus qu’à terminer le MSC-Preziosa (3 500 passagers) pour la mi-mars et l’Europa-2 de l’Allemand Hapag-Lloyd (350 passagers) pour fin avril. Le chantier naval co-fabrique aussi deux BPC (bâtiments de projection et de commandement) avec des chantiers russes, mais il tourne au ralenti depuis le mois de mai, prêtant du personnel à ses voisins et enchaînant les plans de chômage partiel. Deux fois plus de journées (29 000) seront chômées en janvier et février qu’en novembre et décembre. « 150 000 heures de travail, alors qu’il en faut 3 millions rien que pour employer les 2 100 salariés de STX pendant une année, sans compter les sous-traitants. Nous sommes à 2,5 % de ce dont nous avons besoin. Ce n’est pas grâce à l’éolien que l’on relancera notre activité. Ce qu’il nous faut, ce sont des commandes de bateaux », grince Jean-Marc Perez, délégué syndical Force Ouvrière.

STX France n’a néanmoins pas boudé son plaisir et précipité l’annonce du nouveau contrat: « Pour des raisons de calendrier, notre client n’est pas en mesure de faire une annonce officielle… qui aura probablement lieu début janvier. Dans le respect de nos accords, nous ne pouvons révéler son identité, ni donner plus d’éléments sur le projet. » Laurent Castaing, directeur général, insiste: « Nous sommes particulièrement fiers d’avoir été sélectionnés pour la construction de cette sous-station. C’est une étape très importante que franchit STX, et qui marque l’aboutissement de trois années d’efforts pour pénétrer le marché très prometteur des énergies marines renouvelables. »

Coopérations avec Alstom et Areva

STX enregistre deux autres succès dans l’éolien. Son modèle de fondation d’éolienne, dite « jacket », composée de quatre piles reliées par des armatures croisées a été approuvé par DVN, l’organisme international de certification dans le domaine de l’éolien offshore. Fabriqué par sa filiale STX France Solutions, il coûte 10 à 15 % moins cher que ce qui se fait sur le marché. « Un écart de compétitivité qui s’explique par notre expertise technique et industrielle, puisque nous avons pris en compte, dès la conception du “jacket” les contraintes d’approvisionnement en matières premières ainsi que celles de la fabrication et de la logistique. Nous avons ainsi optimisé l’industrialisation du produit, explique Frédéric Grizaud, directeur général de la filiale spécialisée de STX France Solutions. Cette innovation permet à la filière éolienne française de rattraper un retard d’environ dix ans sur un marché majoritairement dominé par les pays d’Europe du Nord. » STX l’a conçue avec Alstom qui fabrique ses nacelles d’éoliennes à Saint-Nazaire. Mais Alstom a choisi la fondation « gravitaire » (sur un seul pieu) pour ses premiers champs d’éoliennes en mer en France. STX France se relance donc auprès d’Areva, l’autre constructeur français d’éoliennes. Les deux entreprises viennent d’annoncer un accord de coopération sur l’optimisation, encore, de ces fondations d’éoliennes en mer. Areva et STX France soumissionneront ensemble sur des projets européens. Les deux entreprises espèrent abaisser le coût des fondations et de la pose d’éoliennes qui, selon Louis-François Durret, président d’Areva Renouvelables, représente 40 % des investissements d’un parc éolien en mer. En perspective, l’ouverture à terme d’un vaste marché international. En attendant, un comité d’entreprise, prévu avant la fin de l’année doit annoncer une réorganisation du chantier naval et des économies de 40 M€ par an. Sans licenciement, a annoncé la direction de STX France.

Technique

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15