Il y a 40 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande

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Tout au long de l’année 1973, de nombreuses colonnes des numéros du Journal de la marine marchande (JMM) sont consacrées aux conséquences du premier choc pétrolier. Au mois de novembre, le titre d’un long article interpelle les lecteurs: « La guerre du pétrole, si l’on n’y met fin d’une manière ou d’une autre, aurait des conséquences dramatiques pour l’économie mondiale et aussi, de ce fait, pour les transports maritimes. »

Si, fin 1973, le conflit israélo-arabe, dit du Kippour, autre événement de cette année-là, semble s’apaiser sous l’action de l’ONU et de ses Casques bleus, il n’en va pas de même pour les sursauts de la guerre du pétrole. Cette dernière, selon le JMM, « ne semble pas près d’un cessez-le-feu et il faut prendre conscience des énormes ravages qu’elle peut causer. » La première conséquence de la guerre du pétrole est la pénurie de cette matière première. Fin octobre 1973, le déficit de production du pétrole serait de 3 Mbpj, indique le JMM en se fondant sur des calculs de courtiers londoniens. Et ce déficit devrait s’aggraver du seul fait de l’augmentation saisonnière des besoins. La situation devrait devenir rapidement critique, alerte le JMM, si les pays arabes poursuivent leur plan de restriction de 25 % de la production annoncée. « La deuxième conséquence majeure de la guerre du pétrole est l’impact, sur les coûts de l’ensemble de l’économie, du relèvement des prix du pétrole brut », continue le journal. La note à payer pourrait s’élever à des milliards de nouveaux francs pour l’économie française, aux dépens des automobilistes, des ménages, et de tous les secteurs de production. « Voilà qui relance de plus belle l’inflation à l’échelle mondiale », souligne le JMM.

Il évoque ensuite les conséquences de la guerre du pétrole plus spécifiquement pour le transport maritime. Il y a bien sûr le prix des soutes qui représentent en moyenne 10 % des coûts de transport, sachant que les soutes qu’utilise le pavillon français se chiffrent sans doute entre 400 et 500 millions de francs par an au début des années 1970, précise le JMM. Toutefois, d’une façon ou d’une autre, l’augmentation des soutes devrait être répercutée dans les frets, rassure le journal. L’autre inquiétude pour le secteur réside dans « l’incertitude grande, sinon totale » quant à l’importance des transports maritimes pétroliers dans le monde à partir de 1974. « On peut craindre tout autant que les transports de marchandises solides et de marchandises diverses subissent aussi les contrecoups d’un ralentissement économique général résultant de la pénurie et de la hausse des prix du pétrole. » Toutes les filières du transport maritime sont donc en danger. Et le JMM de s’interroger sur l’absence de décisions pour mettre en place des mesures d’urgence, notamment concernant la situation générale de l’approvisionnement pétrolier. Ni les experts pétroliers de l’OCDE, ni la Communauté économique européenne, ni l’OTAN n’ont alerté les gouvernements sur la situation pour les inciter à mettre en place des actions afin de pallier une éventuelle pénurie.

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