Le groupe sud-coréen STX est en proie à une mer forte en ce début d’année. Le 8 janvier, les ministres finlandais en charge de l’Économie, Jan Vapaavuori, et du Travail, Lauri Ihalainen, ont écrit à la Commission européenne pour leur faire part de leurs soupçons sur l’intervention du gouvernement français en faveur des chantiers de Saint-Nazaire. Selon le cabinet du ministre finlandais de l’économie, « il existe des soupçons indiquant que la France a fait quelque chose de mal. Il s’agit juste de s’assurer que la France a suivi les règles de l’UE étant donné que c’est une grande affaire en Finlande. » Le ministre de l’Économie et des Finances français, Pierre Moscovici, a répondu que « la France a tout fait pour sauver les Chantiers de l’Atlantique dans le respect des règles européennes. »
Cette procédure des ministres finlandais au niveau européen fait suite à une déclaration du groupe sud-coréen dès les premiers jours de janvier. Dans un journal finlandais, le vice-président du groupe, Jeff Roh, a déclaré que le groupe pourrait fermer ses chantiers de Turku pour les déménager en France. « L’alternative à Turku est la France, qui contribue beaucoup plus à la construction du paquebot géant Oasis que la Finlande était prête à le faire », a souligné le vice-président du groupe au journal finlandais, rapporte Le Figaro du 5 janvier. Et Jeff Roh va encore plus loin en accusant le gouvernement finlandais d’avoir « pratiquement tué la construction du paquebot ». La direction de STX et les syndicats estiment que la perte de ce contrat tient au refus, à trois reprises, d’accorder un prêt de 50 M€ à l’entreprise. Le ministre de l’Économie finlandais, Jan Vapaavuori, estime que ce prêt est contraire aux règles de l’UE.
Lors des dernières Assises de la mer, le président de Fincantieri, Corrado Antonini, a souligné que la construction d’un paquebot ne peut se faire aujourd’hui sans un financement « important » de l’État.
(Voir notre article en page 26, « La commande de RCCL offre un répit aux Chantiers de l’Atlantique »)