Le 20 décembre, le parquet italien a achevé son enquête sur le naufrage et va assigner en justice le capitaine du paquebot et sept autres personnes, a annoncé le magistrat qui a mené les investigations. Francesco Verusio a précisé qu’en janvier il demanderait la mise en accusation du capitaine Francesco Schettino, et qu’un juge déciderait si les un procès, ajoutant que les conclusions de l’enquête rendaient Francesco Schettino passible de vingt ans de prison. Le capitaine est accusé d’homicide, d’avoir provoqué un naufrage et d’avoir abandonné son navire lorsqu’il a heurté un récif près de l’île du Giglio. Au moment des faits, Francesco Schettino effectuait l’"inchino", la "révérence", manœuvre destinée à saluer les habitants de l’île. Le capitaine a rejeté une partie des responsabilités sur Costar Croisières et affirmé avoir évité d’autres morts en s’approchant encore plus près des côtes dès le début du naufrage, pour faciliter les opérations de secours. Le parquet a également mis en cause son second, Ciro Ambrosio, quatre officiers et trois responsables de la cellule de crise mise en place par Costar Croisières.
Pas de rapport du BEAmer italien
Côté BEAmer italien, rien. Selon une source spécialisée française, lors du Comité de sécurité maritime du 29 novembre, l’Italie a présenté un « point d’information » selon lequel il n’y a toujours pas de rapport d’enquête-accident après un an. Les investigations de la juridiction pénale sont toujours en cours. Le 15 octobre s’est tenue la première audience de la chambre criminelle en charge du dossier. Les éléments du VDR (Voyage Datas Recorder) et autres documents saisis après l’accident ont mis en évidence les faits suivants: brèche de 53 m allant jusqu’à 7,30 m de large, pas de fermeture immédiate des portes étanches et envahissement très rapide des compartiments 5 et 6, appel tardif aux postes d’abandon, perte immédiate de la propulsion après l’impact ainsi que des groupes électrogènes rendant indisponible les pompes d’assèchement alimentées uniquement par le tableau électrique principal, lacunes des ordres venant de la passerelle vers les équipes de sécurité, incohérences dans la composition des rôles d’abandon.
Toujours selon la source française, les autorités italiennes soulèvent plusieurs questions concernant la ségrégation entre les compartiments des organes essentiels du navire, la ségrégation du tableau électrique principal au-dessus du pont de franc-bord, la répartition des pompes d’assèchement, la redondance de la propulsion et de l’appareil à gouverner, la formation des équipes de sécurité.
Pour pouvoir apporter des réponses, un exercice d’abandon va être programmé prochainement sur un jumeau du Costa-Concordia.
La réactivité toute relative du BEAmer italien amène à s’interroger sur ce que savait l’Agence européenne de sécurité maritime du fonctionnement de l’administration italienne. L’AESM contrôle pour le compte de la Commission européenne, que les États membres respectent bien leurs obligations. L’OMI ne peut rien ignorer des contraintes du BEAmer italien car elle est membre observateur associé.
Lors des assises de l’économie maritime en novembre, Georges Tourret, premier directeur du BEAmer français, a rappelé au secrétaire général de l’OMI, qu’il cherchait depuis douze ans, le rapport du BEAmer italien sur le naufrage du chimiquier italien Ievoli-Sun le 30 octobre 2000, à 40 nautiques d’Ouessant.
Le ferry heurte un quai à New York: 50 blessés
Une cinquantaine de personnes ont été blessées le 9 janvier à New York lorsque le ferry Seastreak-Wall-Street a heurté le quai vers 8 h 45.
L’embarcation moderne transportait environ 300 salariés venant travailler à Manhattan. « Nous traitons 50 personnes sur place », a déclaré une porte-parole des pompiers, sans pouvoir indiquer si certaines étaient grièvement blessées. Le chiffre de 17 blessés avait été précédemment évoqué.
Arrivant du New Jersey, le ferry a heurté le quai au Pier 11 sur l’East River, dans le quartier de Wall Street. Plusieurs blessés ont été évacués sur des civières, d’autres étaient allongés sur le quai, recouverts de couvertures. Les images des télévisions locales ont montré un trou à l’avant droit du ferry. Des dizaines de ferries assurent des liaison quotidiennes entre Manhattan et le New Jersey ou Brooklyn.