La nationalisation continue d’être réclamée par les salariés de STX

Article réservé aux abonnés

Trois cents personnes sur les 2 000 salariés ont débrayé sur ce thème la semaine dernière, à l’appel de la CGT et de Force Ouvrière. Ils étaient le double, fin septembre, avec, il est vrai, l’appui supplémentaire de la CFDT qui continue, elle aussi, de revendiquer une montée de l’État de 33 % à 51 % dans le capital de STX France.

Après les déclarations de Jean-Marc Ayrault, le 30 novembre, considérant la nationalisation comme la « défense des intérêts supérieurs de la Nation », Jean-Marc Perez, délégué syndical de Force Ouvrière, y voit une justification à sa revendication. « Il est de l’intérêt stratégique de la France de maintenir son dernier chantier naval en activité. Il serait tout de même incongru de faire construire un deuxième porte-avions en Corée », explique-t-il.

L’urgence de la nationalisation rassemble les syndicats de STX France depuis la venue en juin à Saint-Nazaire d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. « Devant l’absence du coréen STX, notre actionnaire principal, pour décrocher des commandes, la nationalisation est la seule solution pour ne pas disparaître. Il s’agit de relancer l’activité par la commande publique. Il existe une flotte nationale à renouveler, en commençant par la SNCM et ses deux ferries. »

Si elle reste le ciment de l’intersyndicale, la nationalisation s’entoure de nuances. « Nous ne la revendiquons pas à tout prix, indique Joël Cadoret, le délégué syndical CGT. Il faut surtout du contenu à une politique industrielle qui réponde aux besoins de la Nation. Le renouvellement d’un méthanier pour GDF, les car-ferries de la SNCM, un câblier pour les télécoms, un navire poseur d’éoliennes pour EDF: il faut les mettre sur la table. Ce n’est pas fait! Pour le moment, le gouvernement ne travaille pas à ces questions-là. »

Des responsables politiques locaux ne le regrettent pas forcément. Pour le sénateur PS Yannick Vaugrenard, « l’État n’a pas vocation à devenir capitaine d’industrie et aller chercher des commandes ». Pour Christophe Clergeau, élu régional en charge de l’économie, « l’État n’a pas vocation à être majoritaire durablement mais peut l’être temporairement avec un industriel intéressé, fiable et durable ». Arnaud Montebourg a, lui aussi, toujours défendu cette position. « Nous reprenons nos contacts avec les élus pour les convaincre », affirme donc Jean-Marc Pérez.

Pendant ce temps, la direction de STX France est sur une autre piste. Alors que le chantier compte 2 000 salariés pour une bonne part au chômage partiel depuis plusieurs mois, elle confirme l’annonce de la réorganisation du site industriel, dans quelques jours, au dernier comité d’entreprise de l’année. Il s’agit de l’adapter à la prise de commandes de plus petits navires, de plates-formes offshores et d’éléments d’éoliennes. Des voies sur lesquelles la CGT se déclare « très prudente » parce qu’elles sont insuffisantes pour « maintenir la capacité des chantiers de l’Atlantique de reprendre des commandes ». Sous-en­tendu, de grosses commandes.

7 jours en mer

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15