C’est ainsi que depuis six ans, Navyclean travaille au développement d’une station de lavage automatique pour navires. Comme pour les autos, elle fonctionnera en libre-service. Bien entendu, il ne sera pas nécessaire de sortir l’embarcation de l’eau. Le nettoiement de la coque sera effectué non par des rouleaux, mais grâce à un traitement par ultrasons et non abrasif. Ce qui diminuera la durée totale du nettoyage et permettra surtout de limiter et de récupérer les déchets et eaux de lavage issus du carénage.
Un projet labellisé
Le concept séduit immédiatement. Il fait partie des premiers projets labellisés par le Pôle de compétitivité Mer Paca, en 2006 et 2007, et reçoit le soutien de l’Oséo. Le dispositif se présente ainsi: après avoir abordé dans un ponton en forme de U, le navire (jusqu’à 13 m de long) devrait voir sa coque traitée par trois bras d’acier inoxydable et d’aluminium robotisés munis d’un système ultrasonique. La mise au point du procédé n’a pas été aussi simple que sur le papier. Avec son partenaire Subsea Tech pour la partie industrielle et le laboratoire de chimie des matériaux et des interfaces (LCMI Besançon) de l’Université de Franche Comté, la jeune entreprise innovante (JEI) a été confrontée à des choix technologiques: électrotechnique, hydraulique, asservissement des vérins… « Il a fallu trouver les bons systèmes et les bons matériaux », résume l’entrepreneur marseillais qui se félicite de l’aide apportée par l’Ifremer Toulon dans la mise au point.
C’est d’ailleurs sur le site du centre océanologique de recherche qu’il a présenté, il y a quelques semaines, le prototype d’un premier bras. L’embauche d’un ingénieur roboticien a permis de peaufiner l’invention tandis que l’aide d’investisseurs privés a apporté un ballon d’oxygène. Navyclean pense effectuer une première démonstration opérationnelle d’un bras dans le bassin d’Ifremer à la fin du 1er trimestre 2013. « Nous procéderons à la suite de cet essai à une augmentation de capital. » Une station de lavage pilote complète devrait être installée fin 2013 début 2014 dans le port de plaisance de Toulon. « La CCI du Var m’a proposé des emplacements », confie Ignaki Albaina. L’appel de la plaisance possède des sonorités de sirène. Navyclean qui protège son savoir-faire (dépôt d’un brevet et plusieurs en cours), pense se lancer sur le marché à partir de 2014.