Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président de la Fédération française des pilotes maritimes, était l’invité de la dernière session du Propeller Club du Havre. L’occasion pour le responsable d’évoquer la révision de la politique portuaire européenne.
« Le pilotage est un des maillons de la chaîne qui assure la sécurité portuaire au côté d’autres services comme la capitainerie, le remorquage ou encore le lamanage… », a rappelé le responsable. Il estime que l’Union européenne n’a pas tout à fait abandonné l’idée de vouloir libéraliser l’accès aux services portuaires. Les deux premières tentatives qui ont eu lieu en 2001, puis en 2004, se sont soldées par une fin de non-recevoir. « En 2001, l’Union avait émis le souhait d’imposer deux services de pilotage dans chaque port et ce, quelle que soit leur taille, l’objectif étant d’ouvrir les marchés… »
Le président de la fédération évoque également un livre blanc lancé en mars 2011 qui concerne tous les systèmes de transports, aériens, ferroviaires et maritimes. « Un chapitre était également consacré au pilotage… » La crainte de voir le secteur se libéraliser a donc refait surface sous une autre forme. Pour défendre la profession, la fédération a entamé des actions de lobbying à Bruxelles. « Nous avons regardé ce qui se passe à travers le monde. À 99 %, le pilotage est organisé de la même manière, c’est-à-dire en terme de service public… »
A contrario, le responsable cite le cas du port de Constanza, en Roumanie, dans lequel la concurrence est ouverte avec pas moins de six compagnies de pilotage. « Le gouvernement roumain a remarqué une recrudescence des accidents. Aujourd’hui, il veut mettre en place un système d’intervention par tour de liste. » À l’occasion d’une nouvelle enquête de satisfaction sur les services portuaires lancée par l’Union européenne, Frédéric Moncany de Saint-Aignan en appelle donc à la vigilance pour défendre la profession.