Le président de A.P. Møller-Mærsk, Nils Andersen, a ouvert la boîte de Pandore le 18 novembre. Il a déclaré au Financial Times vouloir mettre un terme aux investissements dans le conteneur. « Nous irons vers des secteurs plus profitables et plus stables. » Le premier groupe mondial, avec 16 % de parts de marché, quitterait la conteneurisation, ont crié les concurrents. Pas de précipitation: il s’agit simplement de lever le pied sur les investissements. À lire entre les lignes, Mærsk Line pourrait disparaître de la scène de la conteneurisation maritime, mais à très long terme. La division ligne maritime conteneurisée représentera au final 25 % du résultat. Une stratégie qui cadre avec l’annonce faite il y a un an d’un meilleur équilibre des différentes activités: transport de pétrole, manutention, lignes et exploration pétrolière. En fait, il faut regarder encore plus en avant. Le groupe a commencé à se désengager de certains secteurs d’activité depuis quelques années. Il a d’abord cédé les supermarchés, puis c’est la flotte de navires rouliers qui a été cédée à Höegh Autoliners. Ensuite, ce sont les chantiers d’Odense qui ont quitté le périmètre du groupe. Plus proche de nous, le 20 novembre, la flotte des Handygas a été vendue à Navigator. Alors, voir la position du conteneur s’équilibrer par rapport aux autres activités ne semble pas chose exceptionnelle. Mærsk Line exploite 606 navires, dont 233 en propriété, et a commandé 20 unités de 18 000 EVP auprès des chantiers coréens. En fait, derrière l’annonce du président de Mærsk, c’est toute l’économie de la conteneurisation qui se réveille. Si le premier de la classe quitte le secteur, c’est que la crise a bel et bien emporté une partie de l’optimisme. Le groupe danois a ouvert la boîte de Pandore et récoltera demain le vent de la tempête.
Édito
Mærsk ouvre la boîte de Pandore
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