« Après 40 ou 45 ans de conteneurisation, il existe encore dans le monde des chargeurs et des groupeurs dont le personnel empote des boîtes en métal sans se soucier le moins du monde du traitement qui sera réservé au contenu avant la livraison chez le destinataire. Des attardés ne s’inquiètent pas une seule seconde du poids des marchandises qu’ils jettent dans le conteneur. Tant qu’ils peuvent fermer les portes, ils estiment que leur travail est correctement fait. Ils chargent au chariot élévateur une lourde machine qu’ils laissent tomber sur le plancher, considérant qu’elle est trop lourde pour bouger, puis ferment les portes. S’ils mettent 20 t à une extrémité d’un 40’ et rien à l’autre, cela n’entraîne aucune interrogation dans leur cerveau diminué. Peu importe le saisissage à l’intérieur ou la position du centre de gravité de la marchandise d’une boîte destinée à traverser le monde à partir du moment où elle a été remplie. » Le style est brut de “dépotage”, presque excessif, car un exportateur dont le service transport serait par trop négligeant finirait, soit par perdre ses clients, soit ne plus trouver d’assureur facultés suffisamment téméraire pour couvrir le risque.
Michaël Grey poursuit néanmoins sa diatribe en suivant le parcours du conteneur. Si sa remorque se retourne dans un virage serré et écrase une ou deux voitures, c’est le chauffeur qui sera blâmé.
Arrivé à quai, c’est ce conteneur qui fera sonner les alertes des portiques ou sera à l’origine d’avaries sur le terminal. Et ainsi de suite, jusqu’à l’effondrement des piles de boîtes à bord.
Le client fautif a raison
« Nous savons bien que cela existe depuis le tout début, mais parce que les chargeurs qui devraient être en mesure de résoudre le problème sont également des clients à qui personne n’ose parler fermement, peu de choses sont faites. Dans une activité sensée, nous devrions nous inspirer de l’aéronautique et dire clairement aux chargeurs que s’ils ne respectent pas les règles, ils auront beau gesticuler et tenter de faire pression sur le transporteur, leurs marchandises resteront à quai. Point. »
Le bon sens suggère que si un conteneur doit être pesé, il serait idiot d’attendre qu’il arrive sur le terminal ou qu’il soit en train de se balancer sous un portique, poursuit Michaël Grey. Idéalement, le pesage devrait donc avoir lieu sur le site d’empotage. Mais, depuis des décennies, les responsables de l’empotage ont inventé toutes sortes de raisons ou d’obstacles pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas être responsables de la vérification des poids. Bien sûr, un petit chargeur ou groupeur ne peut pas s’offrir l’équipement nécessaire à la pesée d’un conteneur, mais il n’y a qu’environ 200 ponts bascule dans tout le Royaume-Uni. Quand vous « bêlez » la même chanson depuis 45 ans, vous pouvez croire qu’elle finira par convaincre. Mais tout cela n’est, bien entendu, qu’une question d’argent.
L’appel aux pouvoirs publics
Regardons le « bon côté des choses: il se pourrait que les régulateurs en aient assez de ces hésitations et considèrent que la fausse déclaration a quelque chose à voir avec la protection des populations. Qui sait, il se pourrait même qu’émergent quelques opportunités commerciales liées à l’établissement de poids justes mettant ainsi fin à des arguties sans fin. Espérons. »