Dans son édition du 10 mars 1977, le Journal de la Marine Marchande publie un entretien avec le ministre grec de la Marine marchande de l’époque, M. Papadogonas sur la politique du gouvernement grec de Constantin Caramanlis. La Grèce a connu en 1976 une croissance vertigineuse de sa flotte marchande. En 1977, elle occupe le quatrième rang mondial en termes de capacité de ses navires sous pavillon national. « La flotte grecque augmente de jour en jour et on a assisté, en un seul jour vers la fin 1976, à l’inscription de 41 navires représentant 1,1 Mtpl sous pavillon national », souligne le ministre. Ces chiffres sont l’illustration du « rétablissement de la démocratie après le régime des colonels en Grèce », explique-t-il. Avec l’arrivée au pouvoir de Constantin Caramanlis, le pays est entré dans une phase de croissance économique continuelle, déclare M. Papadogonas. Selon lui, il y a deux raisons principales à la croissance de la flotte grecque. D’une part, « le réalisme et la stabilité qui caractérisent la politique maritime du gouvernement », d’autre part, « le retour sous pavillon grec des navires immatriculés sous pavillon étranger ».
Retour sous le pavillon grec
La crise économique et, en corollaire, le faible prix des navires, les campagnes menées contre les pavillons de complaisance par l’ITF et la protection offerte aux navires sous pavillon, ont également contribué au retour sous pavillon national des navires détenus par les Grecs.
S’agissant de la politique maritime du gouvernement de Constantin Caramalis, elle est surtout centrée sur « l’amélioration de la qualification des marins et la qualité de la flotte », souligne M. Papadogonas. Et le ministre va plus loin en rappelant l’action du gouvernement de créer de nombreuses écoles de la marine marchande dans le pays et de porter les standards sociaux à bord des navires aux exigences des syndicats onternationaux, « ce qui amène les syndicats à collaborer avec les armements et à éviter des mouvements sociaux », continue M. Papadogonas. En outre, dès 1975, le gouvernement crée des conditions économiques favorables aux armateurs pour installer « un climat de confiance ». Parmi ces lois, le gouvernement grec offrira aux armateurs une exemption de l’impôts. En 2012, lors de la crise économique, de nombreux manifestants ont demandé que ces mesures d’exonération fiscale soient revues pour une participation à l’effort national.