Le dernier rapport de l’Union européenne sur les relations commerciales avec l’Asie, en date du 26 mars, montre la place importante de ces deux ensembles dans les échanges mondiaux en 2011. L’Asie demeure au premier rang des partenaires économiques du Vieux Continent. Dans le même ordre d’idée, l’Europe des 27 conserve sa place de second partenaire commercial de l’Asie et premier ensemble économique pour les exportations asiatiques. Sur les huit premiers mois de 2012, le commerce extérieur français avec l’Asie est mitigé. Les services statistiques notent une augmentation des importations depuis la Chine et Hongkong, une tendance qui s’explique d’abord par l’arrivée des fêtes de fin d’année.
Taïwan en progression
Les autres partenaires asiatiques, Corée, Japon, Inde, notamment, voient leurs exportations vers l’Europe diminuer. Seul Taïwan conserve une progression de ses exportations vers l’Europe, notamment avec les produits électroniques. Quant aux exportations, si les ventes de biens aéronautiques sont stables, celles des vins et spiritueux fléchissent. Les exportations vers les autres pays de la zone asiatique progressent, surtout par l’effet des livraisons aéronautiques de produits chimiques et boissons vers le Japon.
Selon les chiffres collectés par Container Trade Statistics, en 2011, le volume conteneurisé entre l’Europe et l’Asie a affiché une hausse de 4,5 % en global (imports et exports confondus) à 19,9 MEVP. La région Asie a ainsi vu son trafic global stagner depuis le second trimestre. En comparaison avec l’année dernière, les volumes sont inférieurs sur les premiers mois du troisième trimestre, indique les analystes de Drewry. « Nous constatons une augmentation en raison de la saison avant les fêtes de fin d’année, mais comparée à l’an passé, la demande en transport est plus faible. » Le ralentissement économique de la zone euro n’y est pas étranger. En outre, le gouvernement chinois a décidé de surveiller son inflation de près pour éviter un naufrage économique. Alors après des années de croissance à deux chiffres, l’Asie s’enrhume.
Dans son dernier rapport sur les taux de fret (World Container Index Shanghai-Rotterdam), le consultant britannique Drewry note une hausse récente après des mois de baisse. En effet, depuis le mois de juillet, les taux de fret entre Shanghai et Rotterdam n’ont cessé de décroître passant de 3 000 $/EQP à 2 000 $/EQP. Le mois d’octobre est meilleur et le taux de fret moyen passe à 2 865 $/EQP. Une hausse que le consultant britannique ne voit pas durer dans le temps. « Les armateurs n’ont pas retiré de capacité sur ce segment. Cette hausse intervient juste avant la négociation des contrats commerciaux annuels. Elle a un effet ponctuel », explique Richard Dixon, directeur de la recherche sur les taux de fret de Drewry. La seule alternative, selon le consultant britannique, doit venir des armateurs. « Ils doivent retirer plus de capacité. Aujourd’hui des armateurs comme Mærsk en ont retiré mais cela ne suffira pas sur le long terme. » Avec les approvisionnements de Noël, les taux de chargement des navires restent à des niveaux élevés, environ 90 %. Ils pourraient rapidement se détériorer, prévient le consultant britannique. « En mars et avril, nous avons enregistré une hausse des taux de fret lors des négociations contractuelles annuelles. Dès le mois de juillet, cette tendance s’est inversée. Nous pourrions revivre ce scénario en novembre ou décembre. » Le peu d’optimisme de ces liaisons sur le long terme laisse présager de probables restructurations entre les opérateurs.