Les ports de la côte est s’étaient préparés à la tempête tropicale Sandy. Elle a déferlé la nuit du 29 octobre, inondant les côtes de la Virginie au New Jersey, et laissant dans son sillage au moins plus de 80 morts. Vient l’heure du bilan. La Virginie et Baltimore s’en tirent bien. Pour New York c’est plus flou. Au 1er novembre au matin, toutes les installations étaient encore fermées (Marine Container Terminals, Port Newark Container Terminals, APM Terminals, Maher Terminals, Global Terminals, New York Container Terminals, Red Hook Container Terminals, et le Port Authority Marine Terminal), avec pour conséquence directe une pénurie de carburant dans la mégapole et des files d’attente de plusieurs heures pour un bidon d’essence. Priorité est mise sur les tunnels de la ville et les aéroports, dont la New York Port Authority a la responsabilité. Son site Internet hors service, l’autorité portuaire utilise désormais Twitter. C’est le gouverneur de l’État Andrew Cuomo qui a annoncé la réouverture du port, là aussi par un twit, le 1er novembre à 17 heures.
Des dégâts plus ou moins visibles
Pour les dégâts les plus visibles, un tanker de 50 m, le John-B-Caddell, s’est échoué durant la tempête sur la côte de Staten Island. Un stock de voitures de luxesa brûlé dans l’enceinte du terminal de Newark. Sandy a aussi provoqué une mini-marée noire: la rupture d’un réservoir de la raffinerie Arthur Kill, exploitée par Shell et Saudi Refining, a répandu 8 300 barils de diesel dans les eaux du New Jersey. Les dégâts totaux sont encore mal connus et non chiffrés. Il est aussi trop tôt pour dire si le port de Virginie, qui a rouvert après avoir obtenu le feu vert des gardes-côtes le 31 octobre au soir (deux jours après le passage de la tempête), pourra accueillir des navires embouteillés plus au nord, mais l’éventualité a été soulevée en conférence de presse, mercredi, par le porte-parole de l’autorité portuaire de Virginie, Joe Harris. Il souligne que « les dix jours a venir seront très intenses », pour rattraper son propre calendrier. Dans les trois jours qui ont suivi la réouverture du port, près de 80 navires marchands et militaires devaient charger ou décharger dans la baie. La tempête a aussi provoqué quelques bouchons à l’embouchure du port de Baltimore, mercredi soir, avec vingt-huit navires en attente de partir ou d’arriver à Cheesapeacke Bay.
« Il n’y avait nulle part où aller »
D’habitude lors d’une tempête tropicale, beaucoup de gros porteurs mettent cap au large et contournent le gros temps plutôt que de rester au port et de risquer de s’abîmer sur le béton, mais l’étendue de Sandy n’a pas permis de manœuvrer. « cette tempête était tout simplement trop énorme, il était impossible d’y échapper, a dit Bill Cofer, président de la Virginia Pilot Association, aux médias de la baie de Newport. Je ne pense pas que je reverrai de ma vie une tempête d’une telle ampleur. il n’y avait nulle part ou aller. »