En 2012, le Grand port maritime de Dunkerque a prévu d’investir 96,8 M€ (54 M€ en 2011). Cette augmentation par rapport à l’exercice précédent s’explique par le lancement des travaux du terminal méthanier sur la zone du Clipon (lire ci-après). Ces derniers ont en effet été budgétés à hauteur de 73 M€. À ce chiffre, il faut ajouter 4 M€ pour la fin des travaux du prolongement du terminal multivracs et 2,8 M€ pour l’extension des terre-pleins du terminal SGD. Ces opérations ont été achevées en septembre. Au total, 80 M€ sont donc consacrés pour le secteur énergies et vracs, soit environ 80 % du programme d’investissement global.
L’autre grand projet
Autre axe fort, mais à l’horizon plus lointain, les bassins de la Baltique et du Pacifique pour les vracs et les conteneurs, figurent aussi au budget avec 3 M€ pour les études. Inscrit au projet stratégique, cet investissement à dix ans porte sur un projet de plus de 650 M€. Présentés comme un ensemble indissociable, ces bassins se situent entre le port central et le bassin de l’Atlantique. Le bassin de la Baltique serait dédié aux trafics de vracs et serait équipé de ban des transporteuses et relié à la voie d’eau et au fer. Le bassin de la Baltique concerne quant à lui les porte conteneurs et permettrait d’accueillir des navires de 16 000 EVP (au lieu de 13 500 actuellement). Le tirant d’eau des deux équipements devra être porté de 18 à 20 m. Ce projet prévoit d’autre part des quais supplémentaires de 2 400 m.
L’enveloppe 2012 prévoit d’autre part 3,2 M€ pour les dessertes ferroviaires du port.
2 M€ sont consacrés à l’électrification du Barreau de Saint Georges dont les travaux démarrent cette année. Au total, le GPMD y investira 4 M€. Toujours dans le domaine ferroviaire, 1 M€ a été investi pour la séparation des périmètres de Réseau français de France et Dunkerque-Port. Le raccordement parle sud du terminal à conteneurs revient à 0,2 M€.
Le terminal méthanier: un gigantesque projet
C’est fait! Le 4 octobre, le Pdg d’EDF, Henri Proglio, a posé symboliquement la première pierre du terminal méthanier, sur la zone du Clipon du Port Ouest, à Loon-Plage. Il s’agit ni plus ni moins que du second plus gros chantier industriel de France après l’EPR de Flamanville. Il porte sur un investissement d’un milliard d’euros auquel il faut ajouter 150 M€, financés par le GPMD, pour le chantier portuaire, et 80 M€ pour les raccordements.
Sa mise en service est prévue pour novembre 2015. Il sera alors raccordé aux marchés français et belge et permettra à EDF de développer ses ventes dans l’Europe du Nord-Ouest et de sécuriser l’approvisionnement de ses centrales électriques. Le terminal permettra à la France d’augmenter sa capacité d’importation de gaz de 20 %.
Présenté dès 2006 par EDF et le port de Dunkerque, et plusieurs fois reporté, cet investissement a finalement été confirmé le 27 juin 2011 par EDF, Total et le gestionnaire du réseau belge de transport de gaz, Fluxys. Le projet est mené par Dunkerque LNG, une société détenue par EDF (65 %), Fluxys (25 %) et Total (10 %). Depuis lors, les choses vont très vite. En septembre 2011, le chantier portuaire était lancé. « C’est la première fois que je vois un tel dossier où l’on prend de l’avance sur le planning! » s’étonnait le président du conseil de surveillance du GPMD, Jean-Luc Vialla, le jour du lancement. De fait, le chantier avait pris un mois d’avance dès le mois d’août.
Durant trois ans, le chantier va mobiliser jusqu’à 1 200 personnes. Ils ne seront plus qu’une soixantaine en phase d’exploitation. Le terminal comportera trois réservoirs de stockage de GNL d’une capacité de 190 000 m3 chacun. Un tunnel de 5 km sera creusé à 65 m de fond, afin de le raccorder à la centrale nucléaire de Gravelines où il approvisionnera le terminal en eaux réchauffées. Le GNL, conservé à − 160o, doit en effet être réchauffé afin d’être regazéifié et injecté dans le réseau de transport.
L’équipement occupera 56 ha dont 20 ont été gagnés sur la mer. Cela permet de stabiliser le renforcement des digues et les infrastructures. Les installations portuaires sont prévues pour recevoir des méthaniers de 270 000 m3. 80 navires par an seront attendus. Cela générera quelques millions de tonnes pour le port de Dunkerque. Mais déjà, on pense à un nouveau débouché qui exploiterait le froid nécessaire à la conservation du gaz. Ainsi, imagine-t-on à la Chambre de commerce et à la communauté urbaine de Dunkerque, il serait possible de créer un pôle froid, près du terminal méthanier. Pour la filière alimentaire ou pour des chambres climatiques destinées à l’industrie automobile ou aérospatiale.