Les difficultés financières du chantier avaient été aggravées par une créance impayée de 3,2 M€. Elle émanait de l’ex-compagnie SeaFrance pour des travaux effectués en 2011 sur le SeaFrance Molière. Très fragilisé, Arno Dunkerque avait déposé un dossier de cessation de paiement auprès du tribunal de Dunkerque qui, en novembre 2011, lui avait accordé un délai. En mars, la direction avait convaincu ce même tribunal de ne pas prononcer la cessation. Elle avait alors pu présenter des perspectives suffisantes et un climat social sain. Elle avait aussi bénéficié du soutien de la CCI Côte d’Opale et de la Région.
Le carnet de commandes de l’entreprise lui permettait d’avoir une visibilité au moins jusqu’à l’été. De fait, en juillet et août, Arno Dunkerque a procédé aux travaux sur deux des anciens ferries de SeaFrance, les Rodin et Berlioz, pour les livrer à la nouvelle coopérative MyFerryLink qui opère sur Calais-Douvres. Sept autres navires ont été traités, dont quatre en cale sèche, durant l’été. En revanche, le troisième ferry de MyFerryLink, l’ex-Nord-Pas-de-Calais était toujours en attente de travaux, ce 15 octobre. Le contrat n’était toujours pas signé. L’armateur avait, dans un premier temps, annoncé son arrivée sur le service Calais-Douvres pour fin septembre ou début octobre.
La direction refuse de communiquer sur les perspectives du chantier dunkerquois. Selon le syndicat FO, majoritaire chez Arno Dunkerque, l’entreprise serait sur le point de trouver un partenaire, voire un repreneur. Selon Jean-Jacques Guéguen, secrétaire général de FO métallurgie de Dunkerque, plusieurs noms auraient été cités, dont celui du Néerlandais Damen. Parmi les points en cours de discussion, il y aurait une dette due au Grand port maritime de Dunkerque, propriétaire des installations. La société, créée en 1987, emploie environ 170 salariés. En mai 2011, ces derniers avaient montré leur inquiétude face à l’importance de la sous-traitance polonaise qui représentait jusqu’à 250 personnes. Aujourd’hui, tout le monde est dans l’attente d’une solution qui permettrait le maintien d’une réparation navale à Dunkerque.