L’Irak en désaccord avec l’AIE sur sa capacité de production en 2020

Le 12 octobre, le vice-Premier ministre irakien en charge de l’Énergie a réagi au rapport sur les « perspectives énergétiques de l’Irak » publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Hussein al-Shahristani a assuré que son pays va bien pouvoir atteindre une capacité de production de pétrole de 10 millions de barils par jour (bpj) en 2020 et non pas seulement 6,1 Mbpj comme le prévoit l’AIE (voir JMM n^o 4844). Il a aussi affirmé qu’une fois parvenu à 10 Mbpj, l’Irak pourra maintenir ce niveau de production pendant les vingt années suivantes. Le vice-Premier ministre irakien en charge de l’Énergie a expliqué que le gouvernement fonde son évaluation sur des études menées par des consultants indépendants. Actuellement, la production de pétrole irakienne s’élève à 3,4 Mbpj dont 2,6 Mbpj sont exportés. En produisant 10 Mbpj en 2020, cette nation prendrait en charge 45 % des besoins de brut au niveau mondial. Du côté de l’AIE, Fatih Birol, chef économiste, a rappelé que les prévisions de l’organisation se fondent sur l’analyse de la situation actuelle du pays et la mise au point de plusieurs scénarios. Le plus avantageux d’entre eux montre une capacité de production irakienne comprise entre 8,3 Mbpj et 9,2 Mbpj en 2035. Le scénario le moins optimiste de l’AIE évoque une capacité de 4 Mbpj en 2020 et de 5,3 Mbpj en 2035. Sachant que pour parvenir aux niveaux les plus élevés envisagés, l’Irak devra investir jusqu’à 530 M$ dans la mise à niveau de ses infrastructures, a continué Fatih Birol. Après 30 années d’instabilité ponctuées de conflits, la situation de l’Irak reste préoccupante et de nombreux freins au développement, au niveau réglementaire, politique, légal, financier ou encore en matière de sécurité, doivent être surmontés pour mener le pays sur la voie de la croissance économique. Selon l’AIE, si toutes les difficultés sont surmontées, l’Irak devrait tirer près de 5 Md$ de revenus de ses activités énergétiques en 2035.