« Il y a encore quelques étapes clairement identifiées à franchir pour renforcer le niveau de la sécurité maritime qui est déjà très élevé », a expliqué le secrétaire général de la Chambre maritime internationale (CMI) Peter Hinchliffe, lors de la Journée maritime organisée à Bahrain les 17 et 18 octobre
Le secrétaire général a souligné le besoin de définir des obligations afin qu’un navire ayant besoin d’assistance, trouve bien une place de refuge. La protection du milieu et la sécurité des équipages et des passagers seraient renforcées en passant de la recommandation à l’obligation de fournir un refuge à un navire qui en a besoin. Le secrétaire général de la CMI n’a fait explicitement ni référence au MSC-Flaminia, voire au Prestige, ni précisé la nature des obligations qui pèseraient sur l’État côtier. Mais l’expérience du MSC-Flaminia laisse penser que le diable peut se cacher dans des questions du type « le navire est-il réellement en danger? Qui en décide? ». La preuve qu’il n’y avait pas d’urgence, ont répondu des représentants des autorités françaises puisque, un mois plus tard, le porte-conteneurs flottait toujours. Donc pas d’obligation de refuge dans ce cas.
Envoyer les rapports d’enquête en temps et heure
Dans un autre registre, Peter Hinchliffe estime également nécessaire de faire en sorte que les États d’immatriculation fassent parvenir à l’OMI, en temps et en heure, leurs rapports d’enquête sur les accidents maritimes. « La capacité du secteur du transport maritime à tirer des enseignements pratiques des accidents est entravée lorsque les enquêtes techniques ne sont pas conduites dans les temps ou lorsque leurs conclusions ne sont pas transmises à l’OMI ».
Mesurer les émissions des navires
Le représentant de la CMI a poursuivi en soulignant que « la baisse continue de l’impact environnemental du transport maritime est le meilleur instrument pour mesurer les efforts constants réalisés dans la conception, la construction et l’exploitation des navires ». Il en a profité pour rappeler la nécessité de définir une méthode d’évaluation à l’échelon mondial et non régional. « Le besoin est reconnu à l’OMI mais il n’est pas encore traduit dans la réalité ». La CMI semble ainsi répondre à l’annonce faite le 2 octobre par le vice-président de la Commission européenne, chargé des transports, Siim Kallas, et par la commissaire chargée du climat, Connie Hedeggard. Si l’OMI a fait des progrès « significatifs » en mettant en place l’Energy Efficiency Design Index, cette mesure seule est insuffisante d’autant qu’elle ne s’appliquera qu’aux navires livrés en 2015, estiment les représentants de la Commission. « Nous avons besoin de mesures intermédiaires pour réduire rapidement les émissions des navires, comme par exemple mesurer l’efficacité énergique des navires existants ». Ainsi début 2013, la Commission pense être en mesure de présenter un dispositif de suivi des émissions des navires, à partir de leur consommation. « Le secteur du transport maritime est le mieux placé pour prendre des initiatives visant à réduire vite et bien ses émissions de gaz à effet de serre, et ainsi réduire ses coûts et se préparer au futur. La Commission est prête à jouer son rôle, au niveau européen comme à celui de l’OMI » (dont seuls les États sont membres).