« Nous voulons mettre l’énergie de tous au profit du développement de la place portuaire », a commencé en introduction Hervé Balladur, président de l’association Via Marseille-Fos. Après quatre ans d’une réforme dont les effets se sont fait durement sentir sur la place portuaire phocéenne, le temps est désormais tourné vers l’avenir et la paix sociale. Aux côtés d’Hervé Balladur, tous les représentants des métiers de la place se sont regroupés pour le même message; Jean-Claude Terrier, président du directoire du GPMM, François Mahé des Portes président du directoire de MGI, Patrice Vernet, directeur régional des douanes, Richard Arditti, président du syndicat des transitaires de Marseille, Jaap Van den Hoogen, président de l’association des agents consignataires de navire, Jean-François Suhas, membre de la CCIMP et pilote de Marseille, et pour la première fois, deux représentants syndicaux de la FNPD CGT.
Une fois dressé le constat de la perte des trafics et de confiance de ses clients, la place portuaire est prête à repartir à la conquête de ses trafics. « Nos concurrents ne sont pas toujours Barcelone, Gênes ou Valence mais plutôt Anvers et Le Havre », a rappelé Hervé Balladur. Et c’est face à ces ports que Marseille veut de nouveau jouer un rôle de porte d’entrée méridionale de l’Europe. Jaap Van den Hoogen le souligne par des chiffres. Entre 2007 et 2008, le port a vu le nombre d’escales baisser de 1 000 points. Depuis deux ans, ce chiffre est stable, mieux, le nombre de porte-conteneurs en escale à Fos augmente. Et le trafic conteneurisé du port le ressent puisque les prévisions de trafic font état de 1,07 MEVP en 2012, soit une hausse de 7 % par rapport au record historique de 2007. Pour le président du directoire du GPMM, « la première source de croissance se retrouve parmi les clients qui nous ont quittés. Ils ne reviennent pas aussi vite, ni à 100 % mais nous sommes confiants. Nous devons aussi gagner sur notre hinterland naturel. »
Pour relever ce défi des nouvelles parts de marché, Marseille-Fos mise sur les liaisons terrestres avec l’hinterland européen mais aussi sur la paix retrouvée sur les quais. Pour la première fois, les représentants des syndicats d’ouvriers portuaires ont répondu présent à l’appel de la place portuaire. « En 2008, nous avons connu une période difficile avec le retour des conflits. L’ambiance actuelle est au renouveau. Nous ne pouvons que nous associer à ces projets de développement mais notre objectif reste de voir l’emploi s’améliorer sur les quais », a souligné Ludovic Lomini, représentant de la FNPD CGT de Marseille. Et, avec son confrère en charge de Fos, Serge Coutouris, ils ont rappelé que la paix sociale vient par l’emploi. « Aujourd’hui nous attendons les résultats. Nous n’accepterons pas d’être trahi. Il faut que tous les acteurs de la place tirent dans le même sens », a continué Serge Coutouris. Et Hervé Balladur l’accepte. « Nous ne devons pas trahir la confiance des ouvriers portuaires mais nous ne devons pas non plus être trahis par ceux qui nous ont fait des promesses. » Marseille-Fos a pris de nouvelles orientations vers un avenir plus combatif face à ses concurrents avec un atout majeur pour la place portuaire: la paix sociale et la volonté d’aller de l’avant.