Coup de tonnerre dans les coursives de Roscoff. La CFDT a décidé de s’opposer à l’accord signé par la CGT en raison de sa représentation de 50,4 % au comité d’entreprise de la société. Après le blocage des navires de Brittany Ferries par la direction, la CGT a suivi le vote des salariés et accepté de signer l’accord proposé par la direction et les actionnaires. Sur l’ensemble des salariés, 71 % des inscrits ont exprimé un vote valide. La majorité de 59 % est ressorti pour la signature de l’accord. « Nous l’avons toujours affirmé. Nous suivons la décision de la majorité des salariés. Il ne correspond pas à nos revendications portées ces dernières semaines mais nous avons toujours manifesté notre intention de respecter le vote des salariés », nous a confié Michel Le Cavorzin de la FNSM CGT. Et il continue en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une adhésion mais d’une volonté à sauver les emplois.
La FNSM CGT s’étonne de la situation. « Depuis la signature de l’accord, les navires sont de nouveau en activité. Intenter une action contre cet accord pourrait, dans un laps de temps assez court, nous faire revenir en arrière avec un nouveau lock-out. » Pire, selon des observateurs, si l’accord vient à être dénoncé, les actionnaires pourraient bien « lâcher » la compagnie bretonne. « On ne joue pas avec des milliers d’emplois, avec un secteur économique, des bassins d’emplois tant en basse Normandie qu’en Bretagne, extrêmement liés à l’avenir de la Compagnie », note les fédérations de marins de la CGT dans un communiqué de presse.
Selon Michel Le Cavorzin, une réunion entre la CGT et la CFDT?devrait se tenir dans les prochains jours.
La FGTE-CFDT n’a pas répondu à nos appels.
Un contexte social, politique et économique qui rappelle celui de SeaFrance du début de l’année. Cette tension entre les deux principaux syndicats et la direction intervient à quelques jours de la présentation d’un texte de loi porté par les sénateurs du groupe CRC sur le cabotage maritime et le pavillon du pays d’accueil pour le secteur maritime.