JOURNAL DE LA MARINE MARCHANDE (JMM): COMMENT S’EST DÉROULÉE LA SUCCESSION DE DANIEL MANCA? EST-CE RÉELLEMENT UNE DÉMISSION?
LUDOVIC LOMINI (L.L.): Bien entendu. D’ailleurs je tiens à saluer son geste. C’est un acte courageux. Il a présenté sa décision en Conseil syndical et en assemblée générale le 11 septembre. Daniel a subi pas mal de conflits et en particulier la réforme portuaire en sa qualité de secrétaire fédéral. Une fois la réforme achevée, il a simplement souhaité mettre un terme à ses mandats syndicaux et passer le relais. J’ai également été coopté comme secrétaire fédéral de la FNPD et je suis membre du conseil de développement portuaire du port.
JMM: QUELLES SONT VOS AMBITIONS?
L.L.: Lors de la réforme des ports, la promesse a été faite de développer les emplois. Or, lorsqu’un docker part à la retraite, il n’est pas remplacé. Nous sommes passés de 900 dockers en 2001 à 400 actuellement, or il faut de la main-d’œuvre pour répondre à la demande. Je veux combattre l’érosion des trafics et la baisse des effectifs.
JMM: QUE PENSEZ-VOUS DE LA CRÉATION DU PIF, DES PROJETS TELS QUE LA FORME 10, LE CHANTIER DE TRANSPORT COMBINÉ DE MOUREPIANE PROPRES À DÉVELOPPER LES TRAFICS?
L.L.: Le déplacement de la gare du Canet à Mourepiane devrait permettre d’augmenter le nombre de conteneurs maritimes chargés sur le rail. Plutôt que d’aménager un grand parc sur le site du Canet, il vaudrait mieux créer une zone d’activité avec des entrepôts afin que les camions puissent décharger leur fret et que la marchandise destinée au centre-ville reparte sur des petits camions de livraison.
Nous avons été pris dans une spirale où l’on voulait faire des bassins Est une marina. Il faut que le port arrête de céder des espaces destinés à des activités autres qu’industrielles. Nous ne céderons plus un seul mètre carré de quai à des activités autres que le transport de marchandises. Nous allons perturber les appétits des uns et des autres sans contrarier le fonctionnement de nos entreprises.
JMM: VOUS ÊTES LE PREMIER REPRÉSENTANT SYNDICAL ISSU DU GEMEST, EST-CE UNE REVANCHE SUR LES CARTES G?
L.L.: Il existe une seule catégorie de docker. Il n’y a pas de différence entre carte G ou Gemest. C’est simplement une question de génération. On ne délivre plus de carte G depuis 1991! C’est la loi qui a changé en 1992. Notre syndicat conserve sa ligne de conduite. Depuis la création du Gemest en 2001, les délégués élus ont fait partie du syndicat. Notre statut n’a rien à voir avec le syndicalisme.
JMM: QUELLES SONT VOS RELATIONS AVEC LES EMPLOYEURS?
L.L.: Nous partageons une vision commune de l’évolution du travail et de l’avenir des bassins, mais ils mènent leur politique et nous la nôtre. Je me suis officiellement présenté aux employeurs lors d’une réunion du Semfos il y a une quinzaine de jours. Tout change. Y compris au Semfos où Jean-François Mahé a succédé à Charles-Émile Loo.