Un programme européen visant à créer de la croissance et de l’emploi dans les secteurs marin et maritime a été adopté le 8 octobre par les ministres européens chargés de la Politique maritime et par la Commission européenne, lors d’une conférence organisée à Limassol par la présidence chypriote. Les États membres et la Commission ont réaffirmé qu’une approche « dynamique et coordonnée » des affaires maritimes permettrait de stimuler le développement de l’économie bleue de l’Union tout en garantissant le bon état de santé des mers et des océans. La déclaration propose un programme dans les domaines marin et maritime pour appuyer la stratégie Europe 2020.
Selon l’analyse de la Commission, le tourisme côtier et maritime est le plus important secteur en termes de valeur ajoutée brute et d’emploi. Il devrait croître de 2 % à 3 % d’ici à 2020, tandis que le tourisme de croisière créera selon « toute vraisemblance » 100 000 emplois supplémentaires entre 2010 et 2020. La puissance installée d’énergie marine devant doubler tous les ans au niveau mondial dans un avenir « proche », la réduction du coût des technologies utilisées, favorisera la commercialisation des technologies houlomotrices et marémotrices. D’après « certaines » estimations, le chiffre d’affaires annuel mondial de l’exploitation minière marine devrait passer de pratiquement zéro à 5 Md€ au cours des dix prochaines années et atteindre jusqu’à 10 Md€ d’ici à 2030. L’aquaculture de l’UE pourrait contribuer à un régime alimentaire sain si elle était en mesure de progresser au même rythme qu’en dehors de l’UE. Au cours de la prochaine décennie, le secteur de la biotechnologie bleue devrait approvisionner des marchés de produits de masse: cosmétiques, produits alimentaires, médicaments, produits chimiques et biocarburants.
Un ensemble d’initiatives de la Commission sera lancé prochainement en vue d’explorer et de développer le potentiel de croissance dans les domaines cités: tourisme côtier et maritime, énergie marine, biotechnologie bleue, exploitation minière marine et aquaculture.
Nouvel « élan » pour la politique maritime intégrée
Présent à la réunion « informelle » des ministres européens chargés des questions maritimes, Frédéric Cuvillier rappelle que cette démarche européenne, marque une approche globale et intégrée, seule à même de créer de nouveaux emplois et de défendre ceux qui existent. « Il faut libérer le potentiel économique de nos mers, littoraux et territoires d’outre-mer », indique-t-il rappelant que la France possède la deuxième « façade » maritime mondiale. « La France plaide pour une croissance bleue, créatrice de richesses durables, autour de la construction navale (300 000 emplois), du transport maritime, de la recherche, des énergies marines renouvelables, de la pêche durable (24 000 marins) et des ports, en promouvant l’enseignement et la formation aux métiers de la mer. »