Les pilotes maritimes sont les premiers à avoir débrayé, empêchant notamment l’amarrage des navires de croisière aux quais de Santa Apolonia à Lisbonne. Les dockers prendront le relais, puis le personnel administratif. La CGTP, Confédération générale des travailleurs portugais, veut dénoncer le « simulacre » d’accord signé entre le gouvernement portugais et des syndicats minoritaires affiliés à l’UGT, l’Union générale des travailleurs (20 % des 1 000 salariés du secteur). Un accord qui est censé entériner la restructuration des ports et leur libéralisation selon les syndicats. Le gouvernement veut réduire de 25 % à 30 % le coût de la « facture portuaire » pour les entreprises, et envisage de retirer du cadre juridique légal les activités annexes, considérées comme non directement liées au secteur portuaire. Il s’agit des services de transports des marchandises par remorques ou camions, du déplacement et du stockage des marchandises vers et dans les hangars, ainsi que les contrôles d’entrée et de sortie de ces mêmes marchandises. Enfin, le gouvernement insiste sur la nécessité de rendre plus flexible le travail portuaire, souhaitant aller au-delà du nouveau code du travail du régime général entré en vigueur au 1er août. « Environ 50 % du personnel est menacé à terme par un licenciement qui ne dit pas son nom. Nous constituons aujourd’hui un corps professionnel qualifié, polyvalent et bien adapté aux conditions de l’activité portuaire. Remplacer la moitié des travailleurs par un personnel embauché à la tâche ou à la journée, sans qualification, et sans garantie de l’obtenir, sera une opération contre-productive à terme pour les entreprises », prévient Victor Dias, l’un des dirigeants du syndicat des dockers et travailleurs portuaires du centre et sud. Les syndicats ont déposé un nouveau préavis de grève du 29 septembre au 2 octobre pour les ports de Lisbonne, Setúbal, Figueira da Foz et Sines. Une réunion est prévue le 25 septembre à Bruxelles sur le statut portuaire: les travailleurs portugais, français, espagnols et suédois les plus concernés par la réforme du secteur seront représentés.
7 jours en mer
Grève dure dans le secteur portuaire au Portugal
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