Budgétairement, avec 21,5 M€, l’année n’explose pas les compteurs des dépenses d’investissement du Grand port maritime. Mais le regard comptable ne saurait masquer que c’est une année charnière, avec des fins de dépenses lourdes ayant couru sur plusieurs exercices, et l’amorce de programmes de développement fortement porteurs pour le port, imputables sur plusieurs bilans annuels à venir. « On finit de grosses opérations dont les montants sont faibles pour 2012, alors que démarrent des opérations structurantes de développement, aux budgets réduits pour l’instant mais significatifs, aux enjeux déterminants », dit Michel Puyzarat, directeur financier au Grand port maritime.
Trois gros dossiers à venir peuvent être mis en avant, tous situés à Montoir: le réaménagement du poste roulier, l’allongement des quais du TMDC, la plate-forme industrielle en arrière des quais dédiés à la fabrication d’éléments d’éoliennes offshore.
Le réaménagement du poste roulier, auquel 15 M€ sont consacrés, s’impose par le développement de ce trafic ro-ro et par la place faite à la plate-forme Alstom pour la production d’éoliennes offshore. La réorganisation du terminal roulier inclut la création sur 14 ha de nouveaux parcs et bâtiments d’exploitation. Les travaux au terminal roulier et au TMDC sont des opérations à tiroir, la première conditionnant l’autre.
L’extension du terminal conteneurs prévoit l’allongement de 350 m de quais sur pieux, sur une emprise de 55 m de large. Ce qui va mobiliser quelque 40 M€ entre 2013 et 2016, avec une part de co-financement prise en charge par les collectivités locales, État, Région et département. Il s’agit de pouvoir accueillir les grands porte-conteneurs de 6 000 EVP à 8 000 EVP, « et d’offrir plus de 550 m de quai avant 2030 », ajoute Jean-Pierre Chalus. Un million d’euros a été consommé en 2011 pour les études techniques et hydro-sédimentaires, ainsi que la préparation du dossier environnemental et le montage des dossiers administratifs et techniques des procédures d’autorisation de travaux.
Pour la mise à disposition de la plate-forme au groupe Alstom qui y installera son unité de fabrication de générateurs et d’assemblage de nacelles d’éoliennes offshore, une enveloppe de 20 M€ est prévue d’ici 2014. Le port apporte 5 M€, tout comme l’État et la Région. Le département verse 3 M€, les 2 M€ restant du budget sont bouclé par les ensembles d’agglomération de Saint-Nazaire et de Nantes.
Variable d’ajustement
En période de crise, « les investissements, c’est la variable d’ajustement », reconnaît Jean-Pierre Chalus. Il est plus facile de différer des travaux ou des aménagements que de toucher aux autres postes, la masse salariale en premier, dit le directeur qui indique par ailleurs qu’une réflexion est menée sur les campagnes de dragage qui représentent un gros morceau du budget de dépenses.
Les fins de programmes décidés à la fin des années 2000 concernent notamment le remplacement de la porte aval de la forme Joubert par une porte mécano soudée d’un seul tenant, désormais dotée d’un mode de motorisation hydraulique autonome et d’une étanchéité supplémentaire pour éviter l’envasement de la forme par infiltration, soit 18,5 M€ au total. Michel Puyzarat ajoute que « les études sont envisagées mais pas prioritaires » pour le remplacement éventuel de l’autre porte, en amont de la forme de radoub faisant office d’écluse construite en 1933.
Question équipements, 2,8 M€ ont été investis dans des travaux aujourd’hui achevés de remise en état de la bigue de 400 t dédiée aux colis lourds. La structure, la mécanique et le génie civil de l’un des plus gros engins de levage fixe des ports français ont été remaniés.
Par ailleurs, 3,5 M€ (sur un montant total de 10,8 M€ depuis 2008) ont servi à rénover complètement la drague stationnaire André-Gendre, et le remorqueur Milouin désormais équipé d’un système d’injection d’eau consacré au nivellement des fonds des accès nautiques.
En arrière du terminal multivracs de Montoir, une enveloppe de 6,5 M€, en partenariat avec la Carene, la communauté d’agglomération de Saint-Nazaire, a été dédiée à l’implantation d’une station d’épuration traitant les eaux usées des communes environnantes, ainsi qu’une usine de prétraitement assumant l’assainissement des eaux de lavage et de ruissellement des quais du terminal multivracs. Deux équipements complémentaires, pour lesquels la part du port s’élève à 1,1 M€.
1,3 M€ a été consacré à l’établissement d’une base vie à Montoir pour les marins du port, en remplacement des deux anciennes bases vie de Donges et Saint-Nazaire.
Le reste du poste d’investissements mobilise plus de 6 M€ pour une multitude d’opérations de maintenance, de modernisation et entretien du patrimoine, rénovation de bâtiment, remise à niveau de plate-forme, aménagement de parcelles pour des montants de 150 000 € à 250 000 € à chaque fois.