Sur les six premiers mois de l’année, le trafic portuaire de la Basse-Loire s’établit à 15 Mt, perdant 5 % par rapport à la même période de référence en 2011. Un ressac fluctuant, qui s’est réduit à moins 3,7 % fin août.
Avec 10 Mt, les vracs liquides perdent 1,8 %. Principal responsable, le GNL: à 1,22 Mt, la perte est de 46,4 %, le marché s’étant détourné vers l’Asie suite à l’arrêt des centrales nucléaires au Japon après la catastrophe de Fukushima. Le pétrole brut, à 4,9 Mt, gagne 17,7 %, ce qui compense les pertes de gaz. La raffinerie tourne à plein régime, même si l’arrêt technique de deux semaines en septembre, prévu de longue date, va donner un petit coup de frein au bilan d’activité de cette fin d’année. « On sera très vraisemblablement en progression pour l’année 2012 », estime Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation clients au Port. Toujours au chapitre hydrocarbures, les produits raffinés sont à 3,3 Mt (+ 5,2 %) avec un gain de 25 % à l’export alors que les importations subissent une perte de la demande de gazole.
Au sein des vracs secs, à 3,4 Mt à mi-parcours de l’année, enregistrant un retrait de 14,9 %, le charbon est à 800 000 t, conformément aux prévisions d’EDF pour sa centrale de Cordemais, l’essentiel de la consommation de ce charbon. Un dixième reste dévolu aux cimenteries de l’Ouest. 2012 devrait se clore sur une année normale autour d’1,5 Mt de charbon traité. Les aliments du bétail gagnent 9,2 points, augurant d’une « bonne année », même si le cours des tourteaux a grimpé pendant l’été, restreignant les importations, les producteurs bretons revoyant ces approvisionnements à la baisse. Les céréales sont à 355 000 t, en chute de 64,2 %, une évolution que subit l’ensemble des ports français. Quant à la campagne céréalière 2012-2013, elle est partie à plein régime. Le contexte: les récoltes nord-américaines sont mauvaises, les cours flambent, alors que la production française est abondante et de qualité. L’année devrait s’achever autour du million de tonnes de céréales.
Les engrais enregistrent 115 000 t à fin juin soit+ 57 %. L’import est relativement stable, l’export a dopé ses volumes d’engrais avec un trafic conjoncturel à destination de l’Afrique, notamment. Le sable de mer a enregistré 776 000 t, soit 66,4 %, augurant d’une année stable en volume. Plus des trois quarts de ce sable fournissent le BTP, un cinquième étant absorbé par le maraichage et ses cultures.
Pour les vracs secs, 409 000 t à fin juin enregistrent un léger retrait de 7 %.
Une progression constante
Les marchandises diverses cumulent 1,67 Mt, soit − 1 %. Le tonnage conteneur gagne 5,2 % avec 975 000 t, un peu plus à l’export qu’à l’import. Mais si on compte plus logiquement en boîtes, la statistique de 91 000 EVP inverse la répartition export et import et gagne 6,8 % d’un semestre à l’autre. Une progression constante qui montre l’attractivité de l’escale de Montoir dans les chaînes logistiques. Le trafic est réparti entre deux lignes directes, vers l’Afrique de l’Ouest opérée par Delmas, et vers les Antilles servis par CMA CGM. Montoir est aussi desservi à un rythme hebdomadaire par feedering par les trois grands opérateurs du conteneur, MSC, Mærsk et Delmas, reliant la Basse-Loire au Havre, à Anvers et Rotterdam, mais aussi Bordeaux et Brest. « Avec 27 mouvements à l’heure, le TMDC de Montoir a la meilleure productivité de France », note Jean-Baptiste Göuin.
Le bois (hors conteneurs) gagne 23 % avec 43 000 t, avec une baisse drastique des bois tropicaux. La statistique à mi-année est conforme aux prévisions d’une année moyenne autour de 70 000 t à 80 000 t. Le trafic roulier perd 4,5 % à 487 000 t, l’année précédente ayant été particulièrement dopée par le développement au-delà des attentes de la liaison Gijón-Montoir, désormais stabilisée. L’évolution future affrontera quelques variables préoccupantes, marasme économique en Espagne et au Portugal, baisse du marché de la consommation d’automobiles, même si CAT, le logisticien de Renault, transfère progressivement l’acheminement par la mer de ses véhicules venus de Vigo et de Turquie.
Le trafic Airbus augmente son nombre d’escales depuis cinq ans et les carnets de commandes de l’A380 et de l’A350 confirment cet essor; l’usine de Montoir étant désormais un hub maritime et aérien pour l’avionneur, alors que le trafic fluvial entre Cheviré et Montoir doit doubler d’ici 2014. Outre la ligne Milk Run Med où Airbus va capter du fret complémentaire à ses tronçons d’avions dans une boucle d’escale entre l’Italie, la Tunisie et la côte atlantique, une autre ligne a débuté en avril, la ligne tour du monde Rickmers, dit Pearl String Service, Montoir étant la première escale européenne (et seule en France) après l’Amérique du Nord, reliant le Moyen-Orient et l’Asie dans la suite de la boucle. Une ligne suscitée par les besoins de l’équipementier d’Airbus Spirit AeroSystems, qui produit aux États-Unis des éléments de fuselage pour l’usine nazairienne.