L’Europe veut limiter les émissions de soufre, et les armements sont directement concernés. Une opportunité pour les opérateurs gaziers. Dans la perspective de la création des zones à émissions contrôlées en Manche, mer du Nord et Baltique au 1er janvier 2015, suivant l’annexe VI de la convention Marpol, l’avenir compromis du fioul lourd pourrait bien ouvrir la voie au GNL comme carburant pour navire. C’est ce que pense Elengy qui envisage de faire de Montoir un point de redistribution vers les ports atlantiques et en Manche. À partir de septembre, Elengy mène des consultations avec ses clients et partenaires directement impliqués par ce changement d’approvisionnement des soutes et l’anticipation de ce « règlement de pollution restreinte ». Sont concernés en premier plan les armateurs et les grands acteurs énergétiques (GDF Suez, Total, etc.) capables d’agir sur les tarifs du GNL.
Pour créer un réseau de stockage de desserte des navires, Elengy envisage de relier le gros centre d’arrivée du gaz qu’est le terminal de Montoir avec le maximum de points de soutage, en incitant les ports français à se doter chacun de cuves, approvisionnées par le terminal gaz de Montoir, où Elengy investirait un poste de chargement de camions. Si les besoins se confirment, Elengy pourrait ouvrir cette station spécifique d’ici fin 2013. Ce projet ne concerne dans un premier temps que Montoir. Fos, l’autre porte entrée du gaz, est trop éloignée des ports du Nord et des zones maritimes où s’imposera la réglementation avalisée par l’Europe.
L’actuel concurrent direct est à Zeebrugge, puis aux Pays-Bas, et plus loin en Norvège, qui utilise déjà le GNL comme carburant. Cette configuration laisse un espace pour réaliser un maillage français à partir du terminal de Montoir.
Selon le scénario étudié, la desserte des stockages intermédiaires se ferait depuis le terminal de Montoir, « par camion dans un premier temps pour initier un usage, par cabotage, par barge ou petits méthaniers, dès que les volumes le permettront. Le camion est une solution de démarrage, qui reste pratique pour la souplesse en termes de destinations, explique Jean-Marc Le Gall, chargé de développer le projet chez Elengy. Notre objectif, si les grands acteurs du GNL jouent le jeu, c’est d’être compétitif avec les services existants sur les autres terminaux européens, en termes de tarifs. Pour les armements, ce qui comptera, c’est la distance ».
Autre débouché envisagé, le GNL comme carburant pour camions, et à usage industriel en substitution des produits pétroliers.