« Mes tarifs augmentent de 12 % ou je licencie. » Jean-Luc Desmards, patron de la société de lamanage Huchet-Desmards (48 lamaneurs, 4 administratifs), a lancé un cri d’alarme en début d’été. Une façon de redonner des couleurs à ce que d’autres appellent sa « vieille lune »: desservir tous les quais du port alors que le site de Saint-Nazaire et surtout le terminal à conteneurs lui échappent. Une originalité, le port s’en occupe directement lui-même. Jean-Luc Desmards n’en met pas moins le doigt là où ça fait mal. « Nous savons tous que pour conserver le niveau de services communs dans le port, il faut un certain volume », reconnaît par exemple Pascal Vialard, au patron du terminal multivrac de Montoir. Jean-Luc Desmards insiste sur le « manque de trafic ». Il résume: « Nous recevions 100 méthaniers par an en moyenne, ces huit dernières années. Cette année, ils ont été 21, ils seront 42 d’ici la fin décembre. La chute a commencé en 2010. La baisse gazière à laquelle se rajoute, à Nantes, la fin du terminal à bois, plombent le chiffre d’affaires. Cette année, je serai à − 30 %. » Il a plaidé sa cause au port. Il voudrait s’appuyer sur la croissance maintenue au terminal à conteneurs. « On essaie d’aller de l’avant », commente-t-il. Mais il a une autre idée en tête. La société possède des vedettes qui pourraient lui permettre de développer ses services aux navires. À quai, dans le prolongement de son activité de lamanage en rade: avitaillement, colis aux marins et marchandises.
Mais aussi en rade. Pour cela, la société de lamanage s’est dotée d’un hangar en partie sous douanes. Elle a acheté l’an dernier une troisième vedette dotée de grues. Elle transborde en mer, dans les navires qui passent, des colis exceptionnels, beaucoup de pièces détachées. Jean-Luc Desmards songe aussi au marché prometteur de l’éolien. « Nous avons l’habitude d’approcher les navires en rade. Nous pouvons transporter sur les champs d’éoliennes des hommes et du matériel nécessaires à leur maintenance. » Il lance l’étude de marché à l’automne. Il lui reste un peu de temps, Les consortiums chargés de la construction et de l’exploitation des champs d’éoliennes en sont à répertorier les risques liés à la maintenance. En attendant, à court terme, Jean-Luc Desmards espère que les nouveaux investissements promis par les nouveaux opérateurs sur les terminaux multivracs et céréales permettront de relancer le trafic.
L’activité continue malgré l’incendie
Les bureaux de Nantes de LHD (Lamanage Huchet Desmars) ont été ravagés par un incendie probablement d’origine criminelle le 31 août. En attendant la reconstruction de nouveaux bureaux, la société nous indique qu’elle installera des bâtiments modulaires sur le même site pour continuer l’activité.