Les chantiers de l’Atlantique dans le brouillard

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Il y a eu 11 000 jours de chômage partiel entre mai et juin, puis encore 19 000 annoncés fin août pour septembre et octobre. 800 salariés sur 2 000 sont touchés. Les Chantiers de l’Atlantique, détenus par le coréen STX, sont dans le creux de la vague et dans le flou, les plans de réduction des coûts étant à l’ordre du jour pour ne pas hypothéquer un avenir qui a encore des chances de s’améliorer.

Quatre navires sont encore en construction à l’embouchure de la Loire. Un grand paquebot, le Preziosa, pour MSC, le plus fidèle des clients des chantiers de l’Atlantique, livrable en mars prochain. L’Europa-2, un plus petit navire, luxueux, pour l’Allemand Hapag-Lloyd, qui sera terminé en mai. Deux navires de projection et de commandement pour la marine russe.

Les Chantiers de l’Atlantique visent toujours le marché des paquebots en priorité. « Face à la baisse de commandes, nous avons eu deux solutions: soit réduire les effectifs, soit utiliser tous les moyens légaux mis à notre disposition pour combler les périodes de sous-activité. Le chômage partiel est l’outil le mieux adapté car il permet à des salariés d’être formés sur d’autres activités ou d’être redéployés sur d’autres sites », a expliqué à l’Usine Nouvelle Christophe Mabit, le DRH. Pour répondre à la commande d’un navire complètement nouveau alors que les armateurs multiplient plutôt les séries selon un même profil, les Chantiers de l’Atlantique auraient besoin de tous ses salariés et de tous leurs savoir-faire. Mais ils ne peuvent plus les mettre autant en avant. Il y a un an et demi, ils n’ont pas soumissionné auprès de l’État français pour la construction de deux ferries pour la SNCM, n’ayant « aucun moyen industriel d’être plus compétitif que d’autres chantiers ». Au cours de l’été, les chantiers se sont ravisés. Tout simplement pour travailler.

À tout moment, l’un ou l’autre des grands acteurs du marché de la croisière peut passer commande. Mais après des années de lancement de nouveaux navires, ils se trouvent en surcapacités.

STX France cherche à se diversifier: méthaniers, pétroliers, navires de service pour les champs éoliens. Il sort même de la construction navale pour plancher sur des fondations, des plateformes offshore. Avec des échéances rapides (les parcs éoliens démarrent dans trois ans), mais trop courtes pour compenser l’actuel manque de commande de paquebots.

Les syndicats, inquiets, réclament tous que l’État, qui détient 33 % des parts de l’entreprise, monte au capital et relance une politique de la navale. Ils espèrent, plus prosaïquement, que la future banque publique d’investissement facilitera le financement des paquebots.

En attendant, Laurent Castaing, le directeur général de STX France, vient d’annoncer en comité d’entreprise un plan de « 40 M€ d’économies au nom de la compétitivité ». L’entreprise s’oriente vers la production de plateformes offshore et la construction de petits navires. Pour cela, elle aura besoin de se réorganiser en plus petites unités de production distinctes sur son site. Un véritable plan de restructuration de l’entreprise.

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