Le choix a ravi les représentants patronaux, Union patronale 13 et CCI MP, qui, depuis deux ans, se placent en « métropole position ». Ils voient dans la création d’une super-collectivité un avantage dans la concurrence territoriale. À part ceux de Marseille, les élus des communes concernées (Aix-en-Provence, Martigues, Berre, Aubagne) se montrent plus réticents, voire hostiles à un processus qui leur ôterait bien des prérogatives.
Le port partagé entre les bassins Est et Ouest n’échappe évidemment pas à l’enjeu. Il en est même le nœud gordien. Patrick Daher, président du conseil de surveillance du Grand port maritime de Marseille (GPMM), qui préfère l’appellation Ville port à celle de bassins Est, se bat pour qu’une « charte Ville-Port » redistribue les cartes. À la clé, la redistribution des taxes payées par les puissants industriels de la zone de Fos. Discutée sous l’égide du préfet depuis le début de l’année entre les différents acteurs impliqués, cette charte qui « engagerait un processus de renouveau portuaire et économique » aurait dû être présentée à cette rentrée. En attendant, le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a rappelé que plusieurs projets d’investissement, pour un coût de 200 M€, avec une participation financière de l’État de l’ordre de 30 %, sont prévus pour « accompagner le développement économique du port ». Parmi eux, la réouverture du chantier de réparation navale de grande dimension, la construction d’un terminal de transports combinés à Marseille-Mourepiane et l’amélioration de la desserte routière de Fos.
Dans le même temps, on apprend que le port marseillais n’a pas été retenu par Bruxelles au titre du RTE-T. En mal de copie pour défendre un projet d’infrastructures de transport, Marseille-Fos laisse une fois de plus échapper des aides de Bruxelles.