Les avocats du département de la justice américaine n’ont pas leur langue dans leur poche. Les documents transmis au juge de la Nouvelle-Orléans, dans le cadre du procès en recherche de responsabilités lors de l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon le 20 avril 2010, parlent de « négligence et mauvaise gestion » lors de l’accident. Le procès doit se tenir au mois de janvier prochain. Des termes qui sous-entendent une participation financière élevée de la part du groupe britannique. Selon la loi américaine, Deepwater Horizon pourrait voir la facture atteindre 21 Md$. « L’attitude et les actions menées par les responsables de BP n’auraient pas été tolérées dans une entreprise moyenne qui vend des biens manufacturés dans un centre commercial de banlieue », soulignent les avocats du gouvernement américain. Les erreurs commises par BP et Transocean, propriétaire de la plate-forme Deepwater Horizon, lors des tentatives d’interprétation de la pression dans le puits de Macondo sont une des preuves de cette négligence. Les responsables de BP rejettent toute négligence grave dans ce sinistre et devraient présenter des preuves lors du procès, indiquent leurs avocats. Le 13 août, BP est intervenu auprès du juge en charge de ce dossier, Carl Barbier, pour accepter une convention de règlement à hauteur de 7,8 Md$ pour le dédommagement de 125 000 personnes et entreprises en échange de ne pas prononcer une négligence grave et une mauvaise gestion du sinistre. Le gouvernement s’oppose à cette position du juge et demande que toutes les conséquences de ce sinistre soient évaluées. Les avocats du gouvernement estiment que BP tente de fuir ses responsabilités. Le juge Carl Barbier doit se prononcer le 8 novembre sur la proposition faite par BP.
7 jours en mer
La justice américaine accuse les dirigeants de BP de négligence et mauvaise gestion du sinistre
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