Les trois-quarts des trafics à l’export sur la Moselle demeurent assurés par les céréales et les produits agroalimentaires. La décevante campagne céréalière qu’a connue la Lorraine (− 7 % des volumes en 2011-2012) s’est donc traduite par une baisse des flux par voie d’eau. Toutefois, avec 240 000 ha de blé, 150 000 ha d’orge et 140 000 ha de colza en 2011-2012, la région continue d’exporter d’importants volumes à destination des moulins hollandais et allemands, des brasseries hollandaises et belges et des usines de trituration allemandes.
Sur la Moselle, les céréales transitent via le Nouveau port de Metz et le port de Nancy-Frouard, respectivement 1er et 4e ports fluviaux français pour les exportations céréalières. Elles viennent de Lorraine, mais aussi de Champagne-Ardenne, de Bourgogne et du Centre.
Ces trois dernières années, « les trafics fluviaux ont été marqués par un déséquilibre qui a fait augmenter les taux de fret de 5 % à 10 % », déplore Bruno Paillaud, directeur d’exploitation chez InVivo à Metz. En cause, la dégringolade des entrées de combustibles solides (fermeture d’une cokerie, reconversion de deux centrales thermiques) qui a pénalisé les exportations céréalières par manque de cale disponible. Ainsi en 2011, les trafics de céréales et de produits agroalimentaires à l’écluse frontière d’Apach ont reculé de 12,9 % à 2,8 Mt. En ce qui concerne les pré-acheminements ferroviaires, ils ont quasiment disparu depuis la réorganisation du fret à la SNCF. Sur le silo d’In Vivo au Nouveau port de Metz, ils sont passés de 130 000 t/an à un bon millier. Toutefois, des pistes sont en cours d’exploration pour la création d’un opérateur ferroviaire de proximité.
Quant à la nouvelle campagne, elle ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. En effet, les stocks de report sont faibles et les gelées de début d’année ont réduit les surfaces cultivées en blé et orge d’hiver.