Coup de mou à Nantes-Saint-Nazaire sur le trafic de céréales. La campagne 2011-2012 s’est terminée sur un volume divisé par deux par rapport à la campagne précédente: 926 443 t contre 1,9 Mt en 2010-2011. Un « déficit » qui correspond à un certain retour à la normale, l’Europe ne profitant plus des aléas climatiques et politiques des autres régions du monde sur le marché du blé.
Pendant les six premiers mois de 2011, le « déficit » s’est expliqué par la disparition de l’Égypte. 300 000 t à nouveau achetées (moins cher) à ses fournisseurs traditionnels en mer noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan). Les 645 000 t de moins en 2012 correspondent pour l’essentiel à un retour de Nantes-Saint-Nazaire sur sa « zone naturelle de livraison », l’Espagne, le Portugal et le Maghreb. « Même sur l’Afrique occidentale, ces six derniers mois, nous ne passions plus, côté prix, concurrencés par l’Argentine », indique Laurent Buvry, en charge du marché des céréales. L’écart résiduel provient des rétentions de marchandises du printemps. Les producteurs de blé n’ont pas été pressés de vendre, anticipant les remontées de cours qui ont bien eu lieu cet été (250 € la tonne) à cause de la sécheresse en Russie et des mauvaises récoltes d’Amérique du Nord.
La dernière campagne a, par ailleurs, été sans orge, presque sans maïs (20 000 t) ni importation de blé fourrager, parfois, à destination de quelques élevages bretons. « Nous sommes dans la fourchette basse de notre trafic de céréales, mais elle progresse. Il y a dix ans, nous aurions considéré 926 000 t comme un excellent chiffre. Les céréales vont demeurer un trafic stratégique pour Nantes/Saint-Nazaire », indique Laurent Buvry. Au-delà des conjonctures, le port compte sur l’explosion démographique et urbaine en Afrique de l’Ouest (du Sénégal à l’Angola). Elle est proche, consomme de plus en plus de céréales et est en proie à de plus en plus de sécheresses.