La récolte 2011 marque au niveau mondial un nouveau record. D’après les chiffres du Conseil international des céréales, le volume mondial de blé s’élève à 695 Mt, soit 6 % de plus qu’en 2010 (653 Mt). La quasi-totalité des pays producteurs a enregistré de bons volumes, à l’exception des États-Unis où la production de blé a perdu 9 % (54,4 Mt contre 60,1 Mt). La récolte 2011 consacre le retour sur le marché de la Russie, après un retrait de près d’un an du marché pour cause de sécheresse et de canicule. La Russie passe ainsi de 41,5 Mt (2010) à 56,2 Mt (+ 35 %). Les deux autres pays de la zone, le Kazakhstan et l’Ukraine, suivent le mouvement avec 22,7 Mt pour le premier (+ 136 %) et 22,3 Mt pour la seconde (+ 31 %). Ailleurs, l’Australie a enregistré une récolte record avec 29,5 Mt de blé (+ 6 %). Face à ce niveau record de production, la consommation s’inscrit dans le même sens. Les échanges de blé sont estimés à 144 Mt.
En ce qui concerne la production d’orge, elle a été évaluée à 135 Mt, en hausse de 11 Mt, la consommation se situant à 136 Mt et les échanges à 19 Mt (contre 15 Mt l’année précédente). La production mondiale d’orge est à 70 % en qualité fourragère et 30 % en orge brassicole.
La production de maïs s’est accrue en 2010/2011 de 5 % à un peu plus de 866 Mt. Tous les principaux producteurs ont enregistré de bonnes récoltes, à l’exception du premier d’entre eux, les États-Unis, dont le volume s’est contracté de 1 % (314 Mt contre 316 Mt). Les exportations américaines ont fléchi de 9 %. Avec des volumes moindres, les deux gagnants de ce marché ont été l’Ukraine (+ 135 %) et l’Union Européenne (+ 141 %).
Les échanges de farine de blé (12,7 Mt en 2011/2012) ont progressé de 6 %, le Kazakhstan demeurant le premier exportateur (3,3 Mt) devant la Turquie (2,7 Mt). Il a fait le choix, pour des raisons essentiellement logistiques, de se positionner sur le marché des produits transformés.
Blé et maïs en croissance dans l’UE
Au niveau de l’Union européenne, la récolte 2011 a été marquée par une croissance du volume global toutes céréales confondues. Cette progression a été le fait du blé dont le tonnage récolté s’élève à 129,5 Mt pour l’UE (127,5 Mt l’année précédente) et du maïs (67,6 Mt contre 57,2 Mt). La hausse des rendements, et pour le maïs, celle des surfaces, sont à l’origine de ces développements. A contrario, l’orge voit son volume faiblir sous l’effet d’une baisse des surfaces, mais un rendement de même niveau que l’année précédente (51,7 Mt).
En ce qui concerne la France, la production de blé tendre s’est élevée à près de 34 Mt (− 4,8 %). Les dernières prévisions d’exportations pour la campagne 2011/2012 se sont établies à 7,3 Mt pour les pays de l’UE (+ 9,7 %) et à 8,5 Mt pour les pays tiers (− 34,1 %). La baisse enregistrée sur les pays tiers est principalement due au retour des pays de la mer Noire sur le marché. Pour l’orge, la récolte française se situe à 8,8 Mt (− 13,4 %) avec des exportations évaluées à 3,4 Mt sur l’UE (− 23,4 %) et 0,8 Mt sur pays tiers (− 34,2 %). Enfin, la production de maïs s’est élevée à 15,6 Mt (+ 12,8 %) avec des exportations vers l’UE de 6,2 Mt (+ 16 %).
Perspectives pour la campagne 2012/2013
Comment se présente la nouvelle campagne 2012/2013? Au niveau mondial, le CIC a évalué fin juillet le volume de blé à 665 Mt, contre 696 un an plus tôt, avec une consommation en baisse, mais d’un niveau supérieur à la production (679 Mt). La récolte mondiale de maïs est également attendue en baisse (prévision de 864 Mt à fin juillet 2012 contre 870 Mt en 2011).
En ce qui concerne la récolte française, FranceAgriMer et Arvalis (l’Institut du Végétal) ont indiqué le 10 août que la production 2012 de blé tendre pourrait atteindre 36,5 Mt (contre 34 Mt en 2011). « Le rendement moyen national est estimé à 75 quintaux/ha, soit un niveau largement supérieur à la moyenne quinquennale (71 quintaux/ ha). » Les volumes de blé dur atteindraient 2,3 Mt (2 Mt en 2011) tandis que la récolte d’orge totaliserait 11,5 Mt, en hausse de 30 % par rapport à l’année dernière.