« Cependant avec une perte de 40 000 t de maïs durant cette campagne, on réalise l’une des plus mauvaises années depuis dix ans. On est, au fil des ans, confronté à une baisse structurelle de ce produit », indique Thibaut Guillon, chargé de ce trafic au port de Bordeaux. Acheminant essentiellement le maïs par voie routière, l’Espagne a accru sa consommation, s’approvisionnant même cette année jusque dans le Lot-et-Garonne. À cette tendance s’ajoute une demande forte de maïs pour l’usine de bioéthanol Abengoa, située près de Bordeaux, dans le Béarn. Sans compter, ces derniers mois, le cours intéressant du maïs qui a favorisé une utilisation locale pour de l’alimentation animale. Autant de facteurs dont découle cette baisse structurelle. Le Royaume-Uni reste le principal client du port avec 300 000 t de maïs importées lors de cette campagne.
La perte sur Bordeaux, cependant, de plus de 280 000 t au total par rapport à l’an dernier, provient essentiellement d’un trafic d’export de blé divisé par deux lors de cette campagne. Exceptionnellement, l’an dernier, 428 000 t de sorties de blé ont en effet été réalisées. « On a en effet bénéficié de sorties vers l’Égypte. Lors de cette campagne 2011-2012, la Russie étant revenue sur le marché du blé, nous avons perdu cet importateur. Cependant, les efforts réalisés depuis trois ans pour exporter du blé de qualité, avec un taux de protéine élevé, commencent à payer. Plus de la moitié des exports de blé, cette année, a été réalisée avec de nouveaux pays, notamment du Maghreb, tel que l’Algérie, devenue notre 3e client principal toutes céréales confondues, la Libye, le Maroc. Une confiance s’est établie avec ses nouveaux partenaires », analyse Thibaut Guillon.
Avec une hausse du trafic céréale de 146 % en août 2012, la campagne 2012-2013 pourrait s’annoncer sous de meilleurs auspices.
Cap sur Bassens
Lors de cette campagne, sur 1 Mt de céréales exportées, 850 000 t ont été chargées depuis les quais de Bassens. Le site de Blaye, lui, ne réalise que 150 000 t de sorties, soit un niveau assez faible par rapport aux autres années. De meilleures capacités nautiques et de déchargement expliquent ce recentrage du trafic céréalier sur Bassens, dans un contexte devenu non concurrentiel, InVivo de Bassens ayant racheté en 2010 l’opérateur céréalier blayais Semabla.