Long de 116 m, large de 28,5 m et calant 8,5 m, il déplace 14 300 t et bénéficie d’une propulsion diesel-électrique de 22 000 chevaux. Très imposant par sa silhouette, il n’a pourtant rien à voir avec les monstres à propulsion nucléaire qu’arme par ailleurs la Russie. Armé par un équipage de 25 marins, ce brise-glace côtier de la société Rosmorport a ainsi effectué son premier grand voyage loin des côtes russes. Non sans quelque réticence d’ailleurs. Partie émergée de l’iceberg (si l’on peut dire!), le Saint-Pétersbourg symbolise la volonté russe de développer et d’exploiter au mieux les grandes routes arctiques. Une façon de raccourcir d’abord les distances commerciales et de répondre ensuite aux critiques adressées à Moscou à qui on a reproché d’avoir oublié des zones reculées et hostiles de la Confédération. Désireuse de conforter le développement des régions maritimes les plus Nord et Est du pays, la Russie espère ainsi développer des infrastructures portuaires et, du coup, des territoires entiers par l’arrivée de marchandises. Le rôle confié à ces brise-glace est donc autant politique qu’économique. La Russie y voit en effet un nouveau point de passage favorable aux navires étrangers, avec à la clé des taxes à percevoir dans les ports et des passages empruntés grâce à du pilotage rémunérateur. De la même manière, ces nouvelles routes devraient faciliter l’implantation des plates-formes flottantes destinées à l’exploitation d’un énorme vivier de richesses naturelles situées dans le grand Nord. Car, même en saison estivale, les conditions extrêmes requièrent l’intervention des brise-glace pour assurer une régularité du trafic maritime.
Événement
Les 22 000 chevaux du brise-glace Saint-Pétersbourg
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