L’un des objectifs principaux de cette équipe est d’inspecter les zones du navire qui n’ont pas encore été vues. Cela doit permettre une estimation de la stabilité du navire. Les émissions de fumée de la cale 7 se sont réduites de façon « significative ». Les températures de cette zone redescendent. La gîte est toujours de l’ordre de 10 o (sans autre indication). « La décision d’entrer dans une zone abritée n’a pas encore été prise », termine NSB.
Une décision qui dépend largement de la bonne volonté de l’État côtier. Et la perspective d’avoir sur son littoral, en plein été, un navire structurellement affaibli ne doit certainement pas réjouir les autorités britanniques ou françaises. Le MSC-Napoli a certes présenté d’importantes fissures sur sa coque, à l’arrière du château, mais il n’a pas partiellement brûlé. Et un navire britannique sur une plage britannique en janvier, cela « passe mieux » que le même navire sur une plage française. Selon NSB, le 3 août, le navire se trouvait à 340 nautiques de la côte britannique. Les indications de NSB laissent perplexe: le 31 juillet, le navire a été remorqué à l’extérieur de la zone des 200 nautiques alors que le 29, il était à 100 nautiques de la côte. NSB a précisé que la « permission d’entrer dans une zone de refuge devait être accordée par les autorités dans les prochains jours ».
Des navires affaiblis remorqués au large, on s’en souvient encore. L’un des plus « célèbres » s’appelait lePrestige, transporteur de fuel lourd, de son état.
Selon le site Marine Traffic, le 8 août à 4 h 54 UTC, la position du remorqueur Carlo-Magno était 48o3’ 57.3438’’ N et 9o17’1.6794’’ W. Il faisait cap au 284. À 4 h UTC, la position de l’Anglian-Sovereign était 48o3’ 59.6514’’ N et 9o13’41,952’’ W. Ces deux remorqueurs assistent le porte-conteneurs depuis au moins le 23 juillet. Toujours sur la brèche, Jean-Paul Hellequin, président de l’association Mor Glaz, affirme que peu après avoir envoyé sa lettre ouverte au Premier ministre dénonçant au conditionnel le refus des autorités françaises de laisser entrer le convoi dans les eaux territoriales, une source « hautement fiable » lui a confirmé la réalité des deux refus. Interrogé le 8 août, le SG mer adjoint, le contre-amiral Patrick Chevallereau, a répondu au JMM qu’une demande de zone refuge avait été adressée à plusieurs États dont le Royaume-Uni et la France. Travaillant de concert, ces deux États ont demandé des éléments importants de « situation » afin de préparer au mieux leur décision. Tous les éléments demandés ne sont pas encore réunis mais cela ne saurait tarder, « toutes les parties y ont intérêt ». La décision dépend également de la destination finale du navire. S’il s’agit de Rotterdam, le passage du Pas-de-Calais nécessitera l’accord de la France. Les allers et retours du convoi constituent une solution d’attente qui doit prendre en compte les conditions météorologiques, ajoute le vice-amiral qui a pleinement conscience de la « sensibilité » que présente cette affaire, en plein été. Une période défavorable à la bonne gestion des crises si l’on se souvient du 17 août 1993. Ce jour-là, le VLCC françaisLyria a été abordé par le dessous par le sous-marin nucléaire d’attaque Rubis qui faisait surface au large de Toulon.