Il y a 79 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande

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En octobre 1933, le Journal de la Marine Marchande assure que « la nation n’a pas une vue claire du rôle que joue la flotte de commerce dans sa sécurité ». Pour l’auteur, cette situation s’explique car le pays, regorgeant de blé, de viande et de denrées de toutes sortes, ne pense pas à son ravitaillement en temps de guerre. Ce dernier sera pourtant « difficile ou facile suivant que la flotte de commerce sera forte ou débile ». 15 ans après la fin du premier conflit mondial du XXe siècle, le Journal de la Marine Marchande appelle à « ne pas oublier les enseignements de la Grande Guerre » en se fondant sur une « Instruction » publiée par le ministère de la Défense. Dans ce document, l’état-major indique que « la guerre de 1914-1918 a failli être perdue car le ravitaillement militaire et civil a failli ne pas pouvoir être assuré ». L’état-major affirme aussi que les mêmes problèmes se poseraient demain à l’occasion d’une autre guerre. En 1932, la flotte de commerce transporte seulement 62 % des exportations et 41 % des exportations françaises, rappelle le Journal de la Marine Marchande. Ces pourcentages ne sont supérieurs que de 2 à 3 % à ceux de l’année 1913. « Pourtant notre tonnage de vapeurs et de navires à moteur a pratiquement doublé dans l’intervalle entre 1913 et 1932 passant de 1, 922 Mt à 3,508 Mt », souligne le Journal de la Marine Marchande. En réalité, compte tenu des bâtiments de service et des bateaux de pêche comptabilisés dans ces nombres, le tonnage de la flotte de commerce française est passé de 1,5 Mt à 3 Mt. La faible augmentation des tonnages transportés alors que les capacités de la flotte ont pratiquement doublé signifie, pour l’auteur de l’article, que la France ne serait pas capable d’assurer un ravitaillement supérieur à celui réalisé entre 1914 et 1918, si un nouveau conflit mondial venait à éclater dans la deuxième partie des années 1930. Il ne s’agit toutefois pas de « porter hardiment la flotte de commerce à 5 Mt, mais le niveau actuel constitue bien un minimum au-dessous duquel il ne faut pas descendre ». Il en va, selon l’auteur, « de la sécurité de la France qui sera en sécurité ou vulnérable selon qu’elle aura ou n’aura pas un nombre suffisant de navires de commerce. En plaidant pour son existence, la marine marchande plaide pour la nation tout entière ». Le Journal de la Marine Marchande rappelle ensuite la situation des ports en 1914: « La guerre nous a surpris en pleine carence portuaire ». C’est l’époque des files ininterrompues de charbonniers de Rouen au Havre, attendant, à l’ancre, leur tour pour se placer à quai. La conclusion est ici plus positive que pour la flotte de commerce. « L’effort de l’après-guerre a largement réparé toutes les erreurs. La France possède en 1933 des ports digne d’elle. »

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