L’audience préliminaire qui devait se tenir le 21 juillet, a été reportée au 15 octobre à la demande des enquêteurs. Les magistrats ont en effet adressé 50 requêtes d’informations à la suite de l’échouement du Costa-Concordia, signale l’agence Reuters. « C’est un simple délai technique » lié « à la complexité des requêtes », a assuré Bruno Leporatti, l’un des avocats du capitaine Francesco Schettino qui assurait le commandement du paquebot le 13 janvier.
VDR en panne
Selon ses propres indications, le BEAmer italien devait entrer en possession des enregistrements de la boîte noire du paquebot lors de cette audience. Le bon fonctionnement de l’enregistreur de données fait toujours l’objet de questionnement. Quelques jours après l’échouement, un quotidien italien se faisait l’écho d’un dysfonctionnement du voice data recorder (VDR). Par ailleurs, selon le Corriera della Sera du 3 juillet, le VDR était en panne depuis le 9 janvier et l’exploitant avait l’intention de le faire réparer le 14 janvier, lors de l’escale de Savonne.
Pour Costa Croisières, le VDR indiquait « une erreur de code » mais n’était pas en panne. Le quotidien italien souligne d’autres problèmes sur le paquebot et affirme que ses portes étanches étaient ouvertes en navigation. Cela renforce, la pression qui pourrait s’exercer sur le BEAmer italien.
Contre-exemple aérien
« En matière d’aviation, l’organisme italien chargé des enquêtes, est parfois tellement dominé par le parquet qu’il y a quelques années, lors d’un accident d’hélicoptère, les carabiniers ont interdit à quiconque de s’approcher de l’épave, ce qui a empêché de rechercher immédiatement la cause du crash. Résultat? Le même accident s’est produit en Angleterre dix-huit mois plus tard avec le même nombre de morts », explique Me Daniel Soulez-Larivière cité dans l’ouvrage de Christian Morel sur « Les décisions absurdes II; comment les éviter » (Ed. Gallimard).