Les professionnels saluent le port réformé

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La paix sociale… Les acteurs de la place portuaire en rêvaient. Depuis un an maintenant, le port de Marseille navigue en eaux calmes. On n’ose y croire. Pour les importateurs, c’est un vrai soulagement. Fini les « plans B » via Gênes ou Barcelone. Alinea, qui traite annuellement 4 000 boîtes via Fos-sur-Mer, parvient désormais à sortir un conteneur en 24 h. Un exploit? « Cela n’a rien d’exceptionnel, c’est un simple retour à la normale », souligne Véronique Soulier, responsable import d’Alinéa, client du port depuis 1989. Il existe encore de nombreux réfractaires, ceux qui gardent en mémoire dix années de conflits sociaux à répétition.

« Nous avons retrouvé la confiance des clients à l’export. Pour l’import, nous avons un travail énorme de reconquête de l’hinterland », a affirmé Hervé Balladur, président de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, le 27 juin, à l’issue de l’assemblée générale de l’association. Réunis ce jour-là sur le cargo-mixte Kalliste, tous les professionnels embarqués sur le navire de la réforme ont raconté leur changement au quotidien, un an pile après le transfert des agents vers les sociétés de manutention.

Même le plus intransigeant des armateurs, le Danois Mærsk, a désormais indiqué que Marseille remplissait tous les critères recherchés par le numéro un mondial: les fenêtres, la fiabilité, les coûts, les infrastructures. « Nous sommes très sereins », a même avancé le directeur France Franck Dedenis. Les agents préféreraient que les dockers chargent et déchargent nuit et jour sans relâche afin « d’augmenter la productivité de 10 % », suggère le président des agents consignataires, Jaap Van Den Hogen.

Une véritable unité industrielle

L’italien Messina n’a jamais déserté le port phocéen, même en pleine tempête. Aujourd’hui, Andrea Cerutti ne cache pas son plaisir de pouvoir enfin savoir à quel moment le navire arrive, travaille et repart et de pouvoir définir avec précision les équipes dockers à commander et les outillages. De l’autre côté du quai, les manutentionnaires, aux premières loges de la réforme avec le commandement unique, ont changé de dimension. « Nous sommes devenus une véritable unité industrielle », avoue François Hédelin, le directeur commercial d’Eurofos.

Dernier volet de la loi de 1992, « agents du PAM » et dockers ne font plus qu’un… « Nous formons des dockers pour qu’ils montent sur les portiques afin de compléter les équipes. Nous avons tellement souffert du manque de grutier », explique le dirigeant de Carfos, Xavier Hauterat.

Moins optimiste que les autres, Michel Henry, le directeur général d’Intramar qui gère le terminal de Mourepiane, estime que les jours des bassins Est sont comptés. Cette fois, ce n’est pas à cause des grèves mais en raison de la baisse des trafics. Il appelle le port à multiplier des initiatives telles que le nouveau poste d’inspection frontalier.

Hervé Balladur invite le port à faire encore des économies: « Mille personnes travaillent au port, il y en a encore 400 de trop. Le GPMM doit faire des efforts pour réduire les tarifs d’amodiation. » Deux jours plus tard, le président du conseil de surveillance du port, Patrick Daher, réagissant à ces propos, a estimé que « ce chiffre ne signifie rien », même s’il reconnaît que la réforme implique des efforts de part et d’autre.

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