Depuis le 1er juillet, l’embargo de l’Union européenne (UE) interdit tout achat de pétrole iranien par les États membres. Les navires transportant du pétrole iranien ne peuvent plus être garantis par les P&I Clubs européens. L’Iran a affirmé que cet embargo n’a aucun effet sur son économie ni sur ses exportations de brut. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que les sanctions ont provoqué, depuis le début 2012, une baisse de 30 % à 40 % des exportations iraniennes de brut. La production du pays serait tombée entre 1 et 1,5 million de barils par jour (Mbpj) en juin 2012, au lieu de plus de 2 Mbpj fin 2011. Plus de la moitié des navires de la NITC servirait pour du stockage flottant. Avec l’embargo, ce sont 600 000 bpj qui ne sont plus exportés par l’Iran vers les pays de l’UE. Le Japon et l’Inde ont réduit leurs importations de 10 % à 20 % depuis le début 2012. La Corée du Sud a annoncé début juillet la suspension de ses importations. À eux trois, ces pays représentent plus de 800 000 bpj pour l’Iran. La Chine, premier client de Téhéran, ne semble pas avoir augmenté ses importations de brut iranien malgré les rabais proposés. Ces évaluations sont démenties par les dirigeants iraniens. Il existe donc deux analyses opposées des conséquences des sanctions et de l’embargo européen sur l’Iran. Les mesures prises à l’encontre de ce pays ne parviennent pas à le forcer à renoncer à son programme nucléaire vu par l’Occident comme un moyen de mettre au point l’arme atomique. Le 2 juillet, en réponse à l’embargo, une commission du Parlement iranien a rédigé une loi proposant de stopper les navires transportant du brut dans le détroit d’Hormuz et battant pavillon des pays participant aux sanctions. Une menace sur cette voie maritime anticipée par l’Arabie saoudite qui a remis en service un ancien pipeline contournant le détroit et permettant d’exporter du brut par des terminaux de la mer Rouge. Enfin, contrairement aux prédictions iraniennes, la mise en place de l’embargo n’a pas provoqué de tension sur les cours du baril du brent qui ont, au contraire, chuté de 20 % depuis mars 2012.
7 jours en mer
Deux analyses opposées des effets de l’embargo européen et des sanctions sur l’Iran
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